L’hallux valgus, souvent désigné par l’expression « oignon du pied », est une déformation du gros orteil qui dévie vers l’extérieur, ce qui génère une protrusion osseuse sur le côté du pied. Peu esthétique, cette problématique du pied touche particulièrement les femmes et se manifeste en majorité à l’âge adulte, bien que des formes juvéniles puissent exister. Et l’une des questions les plus fréquentes à ce sujet est notamment de savoir si cette pathologie est héréditaire. Réponses.
L’hérédité dans l’apparition de l’hallux valgus
Il est établi que la génétique joue un rôle important dans le développement de l’hallux valgus. En effet, plusieurs études ont montré que les personnes ayant des antécédents familiaux de cette déformation sont plus susceptibles de la développer elles-mêmes.
Cela s’explique par des facteurs anatomiques transmis de génération en génération :
- Une hyperlaxité articulaire
- Une structure osseuse particulière
- La forme du pied, comme les pieds plats
Ces caractéristiques peuvent prédisposer à une mauvaise répartition des forces sur les articulations du pied, favorisant l’apparition de l’hallux valgus.
Les autres facteurs de risque
Outre la composante héréditaire, d’autres facteurs peuvent aggraver ou précipiter la survenue d’un hallux valgus. Le port de chaussures inadéquates, notamment les modèles à talons hauts ou à bouts étroits, constitue un vrai risque. Elles créent en effet une pression excessive sur les orteils, exacerbant la déviation du gros orteil.
Pour autant, les pathologies inflammatoires, avec la polyarthrite rhumatoïde par exemple, font partie des causes possibles dans l’apparition de cette déformation.
Symptômes et évolution de l’hallux valgus
L’hallux valgus se caractérise par une douleur croissante au niveau de l’articulation du gros orteil, exacerbée par le port de chaussures.
Au fur et à mesure que la déformation s’aggrave, il devient difficile de marcher ou de trouver des chaussures adaptées. Les patients observent aussi une inflammation ou une rougeur autour de l’articulation déformée, signe d’une poussée inflammatoire.
Traitements non chirurgicaux
En phase précoce, plusieurs traitements permettent de réduire les symptômes et de ralentir la progression de la déformation.
- Les semelles orthopédiques favorisent l’alignement du pied et la répartition plus uniforme de la charge sur l’articulation du gros orteil.
- Des exercices de renforcement et d’étirement des muscles du pied sont aussi bénéfiques
- Le taping hallux valgus, une technique de kinésithérapie par le biais de bandes élastiques, aide à maintenir l’alignement de l’orteil et à réduire la douleur.
- Enfin, le port de chaussures adaptées, comme les modèles larges ou dédiés à l’hallux valgus, est essentiel pour minimiser la gêne.
Quand envisager l’opération de l’hallux valgus ?
Au fil du temps, la déformation devient invalidante et les traitements non chirurgicaux ne parviennent plus à soulager la douleur. Dans ce cas, une chirurgie corrective est envisageable.
Le but de l’intervention est de réaligner l’os du gros orteil et de supprimer la protubérance osseuse.
Très courante, cette opération réussit en grande majorité, avec une amélioration notable de la marche et, plus largement, de la vie quotidienne. Cependant, il est essentiel, en amont, de discuter des risques et des complications avec un chirurgien orthopédiste.
Conclusion
Bien que l’hérédité joue parfois un rôle dans le développement de l’hallux valgus, d’autres facteurs comme le port de chaussures inadéquates et les pathologies inflammatoires peuvent entraîner son apparition. Cependant, une prise en charge précoce peut retarder la progression de la déformation et soulager la douleur. Et, quand cela est nécessaire, la chirurgie s’impose comme la solution pour corriger cette pathologie et améliorer la qualité de vie des patients.