Cheville : transfert tendineux
Les tendons relient les muscles aux os pour permettre les mouvements, notamment au niveau de la cheville. Lorsque l’un d’entre eux est endommagé, un « transfert tendineux » peut être pratiqué pour restaurer une mobilité normale. Cette expression regroupe en réalité de nombreuses interventions chirurgicales différentes, dont certaines peuvent parfois aussi être réalisées pour remédier à des troubles neurologiques impactant la mobilité de l’articulation.
Dans quels cas avoir recours à un transfert tendineux de la cheville ?
Les mouvements du corps s’effectuent grâce à 3 types de structures : muscles, tendons et os. Plus précisément, les tendons jouent le rôle d’intermédiaires entre les muscles et les os.
Le raccourcissement musculaire dû à une contraction entraîne une traction mécanique du tendon qui produit alors un mouvement de l’os associé. La cheville est une articulation complexe qui comporte 4 tendons principaux. Le plus gros est le talon d’Achille qui relie le muscle du mollet au talon. Il permet de lever l’arrière du pied alors que la partie antérieure reste au sol. Par ailleurs, les deux tendons fibulaires (le court et le long), situés sur la face externe de la cheville, sont ceux qui permettent sa rotation vers l’extérieur. (en savoir plus sur la tendinopathie des fibulaires)
Enfin, le tendon tibial antérieur est celui localisé sur le dos du pied et qui permet de faire se lever celui-ci tout en gardant le talon à terre. Ainsi, une lésion tendineuse de tel ou tel tendon de la cheville va avoir des conséquences handicapantes sur sa mobilité.
Dans ce cas, le premier traitement à envisager est médical. Outre du repos, ce traitement conservateur consiste en des mesures orthopédiques et une médication à base d’anti-douleurs et d’anti-inflammatoires.
Ces différentes mesures peuvent s’avérer efficaces mais cela n’est pas toujours le cas. Parfois, pour restaurer une mobilité normale, la chirurgie devient alors le seul recours. Elle peut consister à pratiquer un « transfert tendineux ».
Ce type d’intervention peut aussi être envisagé dans certains cas de troubles neurologiques venant impacter la mobilité du pied ou de la cheville, par exemple lorsqu’un nerf moteur chargé de déclencher la contraction d’un muscle n’est plus à même d’assurer sa fonction.
Transfert tendineux de la cheville : définition
Objectifs
Le but d’un transfert tendineux est toujours de redonner à la cheville la meilleure mobilité possible.
Le transfert tendineux de la cheville en pratique
Sous l’expression « transfert tendineux » se cachent en réalité de multiples et différentes interventions chirurgicales. Il s’agit donc plus d’un domaine de la chirurgie que d’une opération bien précise au mode opératoire fixe. Les modalités pratiques sont donc extrêmement variables. Il peut s’agir d’une opération réalisée en chirurgie ambulatoire sous anesthésie loco-régionale. D’autres fois, une hospitalisation de quelques jours peut s’avérer nécessaire et le type d’anesthésie peut être différent, en pratiquant une péridurale par exemple.
Déroulement du transfert tendineux de la cheville
La durée de l’intervention est directement proportionnelle à sa complexité. En effet, selon les cas, le Docteur Nicolas Baudrier va procéder de différentes façons. Il peut s’agir de modifier la localisation du point d’attache d’un tendon sur le squelette ou au niveau musculaire. D’autres fois, c’est l’orientation du tendon qui doit être modifiée, en posant une sorte de poulie, afin que la traction tendineuse se fasse de manière plus efficace pour assurer le mouvement nécessaire de la meilleure façon possible.
Suites post-opératoires du transfert tendineux de la cheville
Consignes post-opératoires
Les douleurs post-opératoires sont prises en charge par le traitement antalgique prescrit et, au moins les premières heures, l’effet rémanent de l’anesthésie.
Des anticoagulants sont par ailleurs fréquemment indiqués afin de réduire les risques de formation de caillots veineux. Dans la plupart des cas, il faut compter une période d’immobilisation d’au moins 6 semaines au cours de laquelle la cheville opérée est protégée par un plâtre.
La prise d’appui est strictement déconseillée les premiers temps, puis se fait de manière progressive pour finalement être complète après environ 2 mois.
Rééducation post-opératoire
Un transfert tendineux correspond toujours à une modification du trio os-tendon-muscle qui assure les mouvements de la cheville.
Quelle qu’en soit la nature, une rééducation est donc toujours nécessaire. Elle se fait chez un kinésithérapeute et démarre après accord du médecin, souvent à la 7ème semaine.
Reprise des activités
Chaque cas est très spécifique, de même que les solutions chirurgicales qui lui sont apportées.
Le temps d’attente nécessaire avant la reprise des activités physiques (sport, conduite…) est donc variable.
Ce sont le médecin et le kinésithérapeute qui, en fonction de l’évolution du patient, rythment son retour progressif à une vie normale.
Risques et complications du transfert tendineux de la cheville
En général, les risques inhérents à une intervention de transfert tendineux sont minimes. Ils existent néanmoins et incluent de potentielles infections, des risques anesthésiques, la formation de caillots sanguins ou des hémorragies.
Par ailleurs, si une sensation post-opératoire d’engourdissement est souvent ressentie de manière temporaire, certains cas d’insensibilité locale permanente ont été rapportés.
Transfert tendineux de la cheville : résultats
Une intervention de transfert tendineux est un acte chirurgical souvent complexe, réalisé en derniers recours pour remédier à une situation handicapante.
Pour accroître les chances de succès complet, c’est obligatoirement à un praticien très qualifié et expérimenté que le patient doit faire appel. En effet, seul ce professionnel saura choisir les gestes opératoires les plus adaptés pour aboutir au meilleur résultat possible.
Et cela requiert une connaissance parfaite des interactions entre nerfs, muscles, os et tendons au sein de la cheville. Si l’intervention aboutit la plupart du temps à une nette amélioration, dans les cas les plus complexes, elle peut ne pas suffire à régler complètement les troubles précédemment observées.
Le patient et le médecin doivent alors parfois considérer la balance risques-bénéfices d’une intervention supplémentaire lors des visites de suivi.