Entorse de la cheville
Chaque jour en France, près de 6000 personnes consultent pour une entorse de la cheville.
Elle est de loin l’entorse la plus fréquente des membres inférieurs.
Cela s’explique par la position particulière de la cheville, qui est à la fois une articulation très sollicitée et qui supporte en même temps tout le poids du corps.
Lorsque la cheville ne remplit plus son rôle, les personnes touchées se retrouvent souvent très limitées dans leur mobilité et leur autonomie.
Dans ce cas, comment soigne-t-on une entorse de la cheville ?
Définition de l’entorse du pied
L’entorse de la cheville correspond à un étirement excessif d’un ou plusieurs ligaments, à la suite d’un faux mouvement ou d’un mouvement forcé.
Elle survient souvent lorsque le pied se tord en dedans autour de son bord latéral planté dans le sol.
En plus des ligaments touchés, l’entorse peut s’accompagner de fracture osseuse.
Les ligaments de la cheville sont constitués de plusieurs faisceaux et assurent le lien entre les différentes parties osseuses de la cheville, à savoir le tibia, le péroné et l’astragale.
Grâce aux ligaments, la cheville est stable dans ses mouvements de bas en haut et de l’extérieur vers l’intérieur (et inversement).
Lorsque l’entorse de la cheville survient, les ligaments ne jouent plus leur rôle stabilisateur.
Dans la majorité des cas, la lésion concerne le ligament externe, qui fait partie d’un des trois groupes des ligaments de la cheville (avec le ligament latéral interne et les deux ligaments tibio fibulaire antérieur et postérieur).
Selon l’importance de l’accident, on distingue trois stades de gravité de l’entorse de la cheville :
- L’entorse bénigne de la cheville (7 cas sur 10) : il s’agit d’un simple étirement ligamentaire. On observe aucune rupture ni arrachement de ligament. Les douleurs et le gonflement sont variables et modérés. La mobilité de la cheville, quant à elle, est conservée.
- L’entorse moyenne de la cheville : on peut observer une rupture partielle d’un des faisceaux ligamentaires. Le pied ne fonctionne plus correctement et la cheville se tord de façon anormale. Elle est enflée et laisse apparaître un hématome (signe du saignement provoqué par la déchirure). Il est presque impossible de s’appuyer sur le pied sans ressentir une vive douleur.
- L’entorse grave de la cheville : elle se traduit par une rupture complète des faisceaux du ligament latéral externe. Une fracture est susceptible de l’accompagner. La douleur est violente et immédiate. La cheville est très instable et aucun mouvement n’est possible.
Les causes et facteurs de risque d’une entorse de la cheville
La cheville est l’une des articulations les plus sollicitées de l’organisme. Elle supporte chaque jour tout le poids du corps, ce qui la fragilise et l’expose un peu plus aux entorses que les autres articulations du corps humain.
Les situations qui exposent à une entorse de la cheville au quotidien sont aussi nombreuses que variées. Sans être exhaustif, en voici quelques-unes :
- La pratique d’un sport qui implique des changements brusques de direction. Il peut s’agir d’un sport de contact (football, basketball, judo etc) ou d’un sport de pivot (tennis, hockey etc).
- La marche ou la course à pied sur un terrain inégal, présentant des risques de glisser ou de trébucher.
- Le port de hauts talons instables ou de chaussures usées.
- Les troubles moteurs découlant de la fatigue, d’une maladie ou encore d’une consommation excessive d’alcool.
- Les chocs violents lors de la pratique d’une activité sportive ou tout simplement après une chute d’un lieu en hauteur.
- Une fragilité de la cheville due à l’âge (notamment chez les personnes âgées et les enfants).
- Un coup accidentel au quotidien porté directement à la cheville.
Entorse de la cheville : quels symptômes?
- Entorse bénigne de la cheville : les gonflements et les douleurs sont modérés. La cheville peut toujours être mobilisée et le pied peut être posé au sol. Elle peut se calmer avec des anti-inflammatoires.
- Entorse moyenne de la cheville : la douleur est plus vive, alors que la cheville est anormalement tordue et enflée. Le saignement dû à la déchirure fait apparaître un hématome.
- Entorse grave de la cheville : la douleur est tellement forte qu’elle peut entraîner une syncope.
La victime présente une perte complète de la mobilité de sa cheville, qui devient par ailleurs instable.
Le gonflement du pied est particulièrement marqué alors que les anti-inflammatoires sont inefficaces face à la douleur ressentie.
Entorse de la chevillle : quel diagnostic ?
Examen clinique
Pour le Dr Nicolas Baudrier, il s’agit de faire le point sur la survenue de l’accident tout en observant les signes cliniques d’une entorse possible : les douleurs ressenties par la victime, sa capacité à bouger sa cheville ou à s’appuyer sur son pied, le degré de gonflement de la cheville etc.
Examen(s) d’imagerie
Un bilan radiographique est souvent effectué dans le cas où le médecin soupçonne une fracture en plus de l’entorse de la cheville.
Si, en plus, une rupture d’un ou plusieurs ligaments est suspectée, on procède à une IRM et une échographie : ces examens permettent un bilan ligamentaire et tendineux complet.
Traitement de l’entorse de la cheville
Traitement médical
Le traitement médical ou non chirurgical a pour but de renforcer la cheville et la stabiliser. Pour ce faire, le médecin prescrit au patient le port de semelles adaptées, mais aussi une rééducation spécifique.
Il sera recommandé aux patients de prendre d’autres précautions, dans le but de préserver des ligaments du pied et de diminuer le risque d’entorse bénigne ou grave de la cheville.
Il faudra donc faire attention aux mesures suivantes :
- Pratiquer régulièrement du sport mais de manière moins intensive.
- Prendre un repos adéquat après un effort physique.
- Éviter de soumettre la cheville à des traumatismes ou sollicitations répétées.
- Veiller à soigner correctement les blessures précédentes.
En plus de préserver le ligament, ces précautions favorisent une guérison plus rapide en cas d’accident.
Traitement chirurgical
Lorsque le traitement non chirurgical n’apporte pas les résultats escomptés, le patient est orienté vers un traitement chirurgical, dont le but sera de réparer ou de remplacer complètement les ligaments abîmés.
