La rupture du ligament de la cheville, qui définit l’entorse, constitue une pathologie très fréquente, avec plus de 6000 cas quotidiens en France. A la différence du LCA du genou, les ligaments collatéraux de la cheville ont la faculté de pouvoir partiellement cicatriser si bien que la chirurgie n’est pas systématique : découvrez quand envisager une opération ou pas du ligament cheville et au bout de combien de temps ?
Ruptures du ligament de la cheville : quels critères pour décider d’une opération ou pas ?
La rupture des ligaments de la cheville se rencontre sur deux types d’entorse :
- L’entorse de la cheville moyenne, où la rupture est partielle : seules certaines fibres du ligament sont rompues ;
- L’entorse de la cheville grave où toutes les fibres sont déchirées.
Dans l’entorse bénigne de la cheville, les ligaments sont simplement distendus, sans rupture au sens strict.
C’est avant tout l’examen clinique de l’entorse de la cheville, et les examens complémentaires d’imagerie médicale, qui vont déterminer le choix d’un traitement médical ou chirurgical :
- Importance des lésions, avec rupture totale ou partielle du ligament
- Existence ou pas de lésions complémentaires, avec par exemple un arrachement osseux de la zone d’insertion du ligament sur la malléole externe, et déplacement malléolaire ou pas
- Typologie du patient, les besoins n’étant pas les mêmes selon l’âge et le degré d’activité physique
- Risques de complications à long terme.
Compte tenu des circonstances, le diagnostic d’entorse de la cheville est souvent posé dans un service d’urgence. Il est ensuite plus sage de consulter un chirurgien orthopédique spécialiste du pied et de la cheville, pour savoir si la rupture du ligament de la cheville constatée demande une opération ou pas. Tout chirurgien spécialiste de la cheville sait en effet qu’environ 1/3 des entorses ne sont pas prises en charge correctement, avec le risque d’évoluer à terme vers une instabilité articulaire puis vers une arthrose de la cheville. Seule une vision globale et expérimentée permet une prise en charge optimale.
Quelles sont les limites pour guérir une entorse de cheville sans chirurgie ?
Le traitement dit naturel d’une entorse de la cheville repose sur son immobilisation (attelle, résine…), associée à des soins de kiné, pour renforcer l’articulation, les muscles et redonner une cheville souple, stable et mobile.
Trois conditions doivent être remplies à minima pour une bonne immobilisation :
- Le respect correct des indications, comme une entorse bénigne ou une entorse grave sans déplacement osseux
- Une immobilisation correcte et suffisamment longue pour garantir une bonne cicatrisation du ligament : 1 à 3 semaines minimum sur une entorse bénigne, 3 à 6 semaines sur une entorse moyenne, 6 à 12 semaines sur une entorse grave
- Une reprise progressive des activités, le patient devant respecter les avis du kiné et du chirurgien orthopédique spécialiste du pied et de la cheville.
Il convient alors de choisir la bonne immobilisation :
- Immobilisation par attelle bimalléolaire
- Immobilisation par attelle botte plâtrée, en résine ou amovible
Quels avantages à une chirurgie de rupture du ligament de la cheville ?
La bonne cicatrisation d’un ligament de cheville déchiré dépend aussi du type de ligament rompu, de sa position et de son anatomie : plus un ligament est large et épais, plus sa guérison naturelle est facilitée. C’est pourquoi le ligament deltoïde du côté médial cicatrise relativement bien. Mais comme il est épais, c’est aussi celui dont la déchirure sur une entorse est la plus rare. L’entorse de la cheville est le plus souvent latérale, souvent synonyme d’une cicatrisation plus difficile car il est formé de deux faisceaux fins intra-articulaires. Sa guérison naturelle en cas de rupture complète reste donc aléatoire.
Grâce à l’expérience d’un chirurgien orthopédique spécialiste de la cheville et du pied, il est possible d’avoir rapidement un bilan lésionnel complet, et un pronostic pour savoir si la rupture du ligament de la cheville constatée va nécessiter une opération ou pas. Une chirurgie type ligamentoplastie redonne une cheville à la fois souple, stable et résistante. C’est donc la solution de choix sur les sujets jeunes souhaitant reprendre une pratique sportive optimale, sans gêne, ni douleur.