L’arthrose du gros orteil, ou hallux rigidus, se présente comme une pathologie chronique évoluant sur des mois voire des années, conséquence souvent d’activités sportives trop intensives. Face à un hallux rigidus, découvrez les sports interdits pouvant favoriser cette chondropathie et, inversement, les sports encore autorisés.
Hallux rigidus et sport : quelles sont les causes favorisantes ?
Le hallux rigidus, littéralement le gros orteil rigide, traduit l’un des signes majeurs de cette arthrose du gros orteil, une raideur articulaire, souvent accompagnée de douleurs et de déformations du pied.
L’arthrose est une pathologie dégénérative aboutissant à la destruction progressive du cartilage articulaire, dont les causes sont multiples et rarement uniques. Meilleur rhumatologue comme meilleur chirurgien du pied et de la cheville s’accordent désormais pour reconnaître le rôle essentiel des micro-traumatismes répétés dans la pathogénie et le développement du processus arthrosique. C’est ce qui explique la fréquence du hallux rigidus retrouvée chez certains sportifs, en particulier si d’autres facteurs viennent aggraver les micro-traumatismes : surcharge pondérale ou musculaire, déviation des membres, port de mauvaises chaussures amortissant mal les chocs, pratique sportive inappropriée avec de mauvais gestes techniques…
Hallux rigidus et exercices pouvant l’augmenter comme la course à pied
C’est pourquoi tous les sports de contact avec le sol peuvent avoir une action délétère sur le hallux rigidus, en particulier si l’appui porte sur un avant-pied ou un gros orteil devant absorber des chocs réguliers, cette énergie mécanique pouvant à terme fragiliser le cartilage.
Des sports comme la course à pied, le tennis, le foot, la gymnastique sont ainsi réputés pour avoir une action délétère sur l’articulation métatarso-phalangienne. En course, le pic de propulsion, désignant la relance vers l’avant du pas suivant, peut atteindre 2,5 à 3 fois le poids initial du corps, l’ensemble se reportant alors brusquement sur l’avant-pied.
Pour savoir si une activité sportive est susceptible d’aggraver un hallux rigidus, il faut donc apprécier les contraintes mécaniques s’exerçant sur l’avant pied et le gros orteil :
- Soit à travers des chocs brusques et de courte intensité, type impact au sol (saut, déroulé du pied…) ou enchaînements de type accélération freinage (athlétisme, sports collectifs…) ;
- Soit à travers des appuis prolongés sur la pointe du pied, comme en danse ou en gymnastique.
Quel sport autorisé pour ne pas aggraver un hallux rigidus ?
Faire du sport avec un hallux rigidus reste heureusement possible avec des exercices adaptés, que ce soit avant ou après une opération du gros orteil, dès le stade même de la rééducation.
Si le sport générateur d’impacts reste généralement proscrit sur un hallux rigidus, il faut en revanche privilégier des sports plus doux pour l’articulation de l’avant pied :
- Soit sans appui sur le pied, comme la natation ou l’aviron
- Soit sans appui en force majeur, comme le vélo.
Ces sports ont d’ailleurs un rôle bénéfique, car ils permettent de renforcer le pied et les muscles de la chaîne postérieure, favorisant une meilleure répartition des forces et une absorption des chocs mécaniques de meilleure qualité.
Dans tous les cas, le patient souhaitant poursuivre une activité sportive avec un hallux rigidus doit systématiquement demander conseil à un chirurgien du pied et de la cheville, ou un kiné, au risque sinon de favoriser le développement de nouvelles lésions sources de douleurs au pied. Le choix d’un bon matériel et de bonnes semelles de chaussures amortissantes reste aussi une condition sine qua non à la pratique du sport, sans danger pour le pied.