L’hallux rigidus, ou arthrose du gros orteil, se présente comme une affection chronique, dont l’évolution se fait sur plusieurs mois à plusieurs années. Sa prise en charge débute toujours par des traitements conservateurs, au premier rang desquels se trouve le traitement podologique : mais ce traitement naturel de l’hallux rigidus s’avère-t-il efficace et durable ?
Comment soigner un hallux rigidus par traitement podologique ?
L’hallux rigidus se définit comme une arthrose du gros orteil, touchant plus précisément l’articulation entre le métatarse du pied et la première phalange du gros orteil sur le premier rayon. Cette maladie dégénérative du cartilage articulaire, due à des micro-traumatismes répétés sur l’articulation, se manifeste par une déformation progressive de la jonction articulaire, avec des douleurs et de la raideur.
Un traitement podologique va essayer d’agir tout autant sur les causes favorisantes du hallux rigidus, que sur ses conséquences.
En amont, le traitement podologique vise à corriger certaines causes favorisantes de l’arthrose du gros orteil, comme un pied plat ou un pied creux.
Le podologue va ainsi étudier la répartition des forces s’exerçant sur la voûte plantaire, de manière à les rééquilibrer. Il peut alors proposer les semelles orthopédiques ou les orthèses adaptées.
En phase d’arthrose, le traitement podologique vise plus particulièrement 3 points :
- décharger la 1ère tête métatarsienne pour réduire au maximum les contraintes mécaniques s’exerçant sur l’articulation métatarso-phalangienne à la marche ;
- diminuer le conflit s’exerçant entre les exostoses dorsales du pied et la chaussure ;
- limiter les contraintes en flexion dorsale.
Modifier le système d’appui permet d’atténuer le handicap que constitue la perte de mobilité articulaire, tout en supprimant au mieux la douleur à l’appui.
Pour cela, le podologue dispose de différentes solutions, comme les orthèses plantaires ou les semelles orthopédiques. Leur réalisation se fait sur-mesure, après examen des forces d’appui (capture des pressions plantaires, dynamomètre…).
Quelles sont les limites du traitement podologique du hallux valgus ?
Si le traitement podologique permet d’atténuer les symptômes et de limiter les causes favorisantes, il n’agit jamais en revanche sur les causes déterminantes de l’arthrose du gros orteil, toujours complexes et polyfactorielles.
L’arthrose reste un processus chronique et évolutif, par nature irréversible.
Les améliorations sont donc toujours passagères, même si la durée peut être longue chez certains patients. Il existe en effet de grandes variations individuelles, liées notamment à l’âge, au stade d’avancement des lésions articulaires ou encore au niveau d’activité sportive du patient : les résultats du traitement podologique du hallux rigidus et les besoins du patient ne sont pas les mêmes chez un senior sédentaire, ou chez un runner à la cinquantaine.
Quand passer du podologue au meilleur chirurgien de l’hallux rigidus ?
Tout sujet souffrant d’un hallux rigidus se demande quand envisager une intervention chirurgicale ? C’est pourquoi il a intérêt à consulter un spécialiste du pied et de la cheville dès le début de la maladie, même si aucune chirurgie n’est envisagée à court terme. Grâce à son expérience et à ses connaissances, le chirurgien orthopédique peut en effet dresser un tableau clinique complet et global, en listant toutes les causes possibles. Il peut ainsi émettre un pronostic sur le besoin ou pas d’une opération de l’hallux rigidus à terme.
Ce recours au chirurgien spécialiste du pied et de la cheville s’avère aussi nécessaire si le traitement naturel de l’hallux rigidus (podologue et kiné) ou médical (antalgique, infiltrations…) s’avèrent insuffisants. La chirurgie de l’hallux rigidus permet alors de supprimer la douleur et, dans les cas les moins avancés, de restaurer la souplesse articulaire en libérant l’articulation. Le patient retrouve alors en quelques semaines une marche quasiment normale, sans raideur ni douleur.