L’hallux valgus, souvent appelé « oignon », est une déformation du gros orteil caractérisée par une déviation latérale de l’hallux et une protrusion de la tête du premier métatarsien. Cette pathologie, parfois très douloureuse, est le plus souvent associée à des facteurs génétiques et environnementaux. Mais la question de la reconnaissance de l’hallux valgus comme maladie professionnelle se pose lorsque certaines conditions de travail semblent favoriser son développement ou son aggravation.
Quels sont les facteurs de risque de l’hallux valgus liés à l’activité professionnelle ?
Certaines professions exposent les travailleurs à des risques plus importants de développer un hallux valgus, notamment en raison de postures prolongées ou du port de chaussures inadaptées :
- Les personnes qui portent des chaussures étroites, à talons hauts ou avec des embouts rigides, comme dans certains commerces, chez les agents de sécurité, les militaires ou certaines professions dans l’industrie.
- Les professions où les travailleurs restent longtemps en station debout ou piétinent pendant de longues heures, comme les infirmiers, les coiffeurs ou les travailleurs de la grande distribution, peuvent également favoriser l’apparition d’un hallux valgus en raison de la surcharge mécanique exercée sur l’avant-pied.
Ces facteurs montrent qu’il existe des liens possibles entre certaines conditions de travail et le développement d’un hallux valgus. Pour autant, la reconnaissance de cette pathologie comme maladie professionnelle reste complexe et dépend de plusieurs critères.
Les critères de reconnaissance d’une maladie professionnelle hors tableaux
Pour qu’une pathologie diagnostiquée par un médecin soit reconnue comme une maladie professionnelle, il est nécessaire de démontrer que les conditions de travail sont la cause principale de la pathologie.
Cette reconnaissance dépend des critères définis dans les tableaux de maladies professionnelles établis par la Sécurité sociale. Or, à ce jour, l’hallux valgus n’est pas mentionné dans les tableaux, ce qui rend sa reconnaissance comme maladie professionnelle difficile.
Cependant, cela n’exclut pas la possibilité de faire reconnaître un hallux valgus comme tel, soit « hors tableaux » notamment à travers la procédure de reconnaissance complémentaire. Il s’agit alors d’évaluer si les conditions de travail ont effectivement participé de manière prépondérante à l’apparition ou à l’aggravation de la déformation.
Comment faire reconnaître l’hallux valgus comme maladie professionnelle ?
Pour qu’un hallux valgus soit reconnu comme maladie professionnelle par l’Assurance maladie, le patient doit prouver le lien entre sa pathologie et son travail habituel. De plus, l’hallux valgus doit représenter une incapacité d’au moins 25%, ce qui est rarement le cas. Cela implique de :
- Obtenir un diagnostic précis par un spécialiste (soit un chirurgien orthopédique) qui pourra évaluer la gravité de la déformation et ses implications fonctionnelles
- Rassembler des preuves médicales et biomécaniques qui établissent le lien entre la profession exercée et l’apparition ou l’aggravation de l’hallux valgus.
- Saisir le Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). Ce comité, composé de professionnels de santé, est chargé d’évaluer les demandes et peut reconnaître la maladie en fonction des preuves fournies.
Conclusion
Bien que l’hallux valgus ne soit pas facilement reconnu comme une maladie professionnelle, il existe des cas (très rares) où les conditions de travail peuvent être considérées comme un facteur contributif majeur. Cependant, la reconnaissance de cette pathologie en tant que maladie professionnelle nécessite une analyse approfondie des conditions de travail et des facteurs de risque.