Avec plus de 6000 cas quotidiens d’entorse de la cheville, il est important pour chacun de savoir reconnaître les signes pouvant évoquer une rupture du ligament de la cheville. Découvrez comment se fait un diagnostic d’entorse moyenne ou grave de la cheville, associée à une rupture ligamentaire partielle ou totale.
Quels sont les différents types d’entorses et de ruptures ligamentaires de la cheville ?
Une entorse de la cheville correspond à une atteinte articulaire, où les ligaments assurant la stabilité de l’articulation vont être totalement ou partiellement détruits.
La stabilité de cette articulation, essentielle à la position bipède statique ou dynamique, est assurée essentiellement par trois groupes de ligaments : les ligaments latéraux, le ligament médial et les ligaments tibio-fibulaire. Dans une entorse de la cheville, le ligament externe ou latéral est le plus souvent atteint (70 à 90 %) sur un de ses 3 faisceaux, car c’est en réalité le moins résistant.
Selon l’importance ou pas de la rupture du ligament, on distingue ainsi 3 types d’entorse :
- L’entorse bénigne représente 70% des cas : le ligament de la cheville est distendu, sans rupture
- L’entorse moyenne de la cheville, où une partie des fibres rompent totalement
- L’entorse de la cheville grave, avec rupture complète de toutes les fibres du ligament : la douleur et l’instabilité sont alors maximales, avec parfois arrachement osseux à hauteur de l’insertion ligamentaire.
Symptômes d’une rupture ligamentaire de la cheville : les reconnaître
Toute entorse de la cheville se caractérise par des signes cliniques, dont l’expression et l’intensité vont dépendre de l’importance de la rupture ligamentaire :
- Douleur de la cheville le plus souvent sur le côté externe, avec difficulté ou impossibilité à marcher
- Tuméfaction de l’articulation avec œdème inflammatoire et parfois hématome
- Instabilité articulaire avec cheville qui « tourne » et parfois bruit de craquement.
Lors de rupture complète du ligament, les signes cliniques sont souvent très marqués : douleur exquise, hématome, impossibilité totale à l’appui…
Toutefois, ces signes ne sont pas suffisants à affirmer une rupture du ligament de la cheville, d’autant qu’ils peuvent être très proches d’autres lésions, comme une rupture tendineuse ou une fracture de la cheville. C’est pourquoi le recours un spécialiste du pied et de la cheville, traumatologue ou médecin du sport reconnu, s’avère indispensable.
Quel diagnostic médical pour confirmer une rupture du ligament de la cheville ?
Pour confirmer ou infirmer une rupture du ligament de la cheville, tout meilleur chirurgien du pied et de la cheville va intervenir en deux temps.
Dans un premier temps, le spécialiste traumatologue du pied effectue un examen clinique complet de la cheville, après avoir recueilli les circonstances du traumatisme. L’examen statique consiste à palper les zones ligamentaires, osseuses et tendineuses, l’expertise et la connaissance d’un chirurgien l’aidant à bien repérer les différentes structures anatomiques. L’examen en mouvement demande de pouvoir mobiliser la cheville, ce qui est parfois impossible sur une douleur importante ou un gonflement de la cheville marqué. Des mouvements spécifiques (inversion/éversion forcées, flexion/extension dorsale forcée…) aident à mettre en évidence une éventuelle laxité, et à comprendre quel ligament de la cheville peut être déchiré.
Dans un second temps, le spécialiste prescrit les examens complémentaires d’imagerie médicale indispensables pour un bilan lésionnel complet : radiographie, IRM, échographie ou arthro-scanner sont le plus souvent privilégiés.
Seul un examen clinique précis, doublé d’un bilan lésionnel par imagerie médicale, permet d’évaluer l’intégrité d’une rupture du ligament de la cheville, étape indispensable à tout traitement, qu’il soit conservateur ou chirurgical. Cette étape doit être confiée à un spécialiste du pied et de la cheville, puisqu’on estime que près d’un tiers des entorses de la cheville sont mal soignées, au risque d’aboutir à terme à une arthrose de la cheville ou une instabilité chronique de l’articulation.