Les entorses répétées et les blessures mal cicatrisées peuvent rendre la cheville instable, surtout chez les sportifs. Or, cette instabilité chronique augmente les risques de nouvelles blessures et d’arthrose de la cheville. Pour évaluer la situation – soit la stabilité de l’articulation et la fonction des ligaments -, le médecin pratique des tests cliniques. Explications.
Les tests cliniques de référence pour la diagnostiquer l’instabilité de la cheville
Le test de tiroir antérieur
Le test du tiroir antérieur est l’un des examens cliniques les plus utilisés pour évaluer l’intégrité des ligaments de la cheville, en particulier le ligament talo-fibulaire antérieur et calcanéo-fibulaire.
Pour réaliser cet examen mécanique, le médecin demande au patient de se placer en position assise ou couchée, le genou fléchi pour détendre le tendon d’Achille. Le chirurgien saisit alors le talon et, tout en maintenant la jambe avec l’autre main, applique une traction antérieure. Il repère ainsi l’éventuel déplacement excessif de la cheville qui suggère plusieurs lésions ligamentaires. Ce test est particulièrement pertinent à distance d’une entorse aiguë de la cheville en raison de la douleur et du gonflement qui peuvent minorer ce tiroir.
Le test en varus
Ce test permet d’évaluer l’intégrité des ligaments latéraux de la cheville, en particulier le ligament calcanéo-fibulaire. Pour cela, le médecin applique une pression pour incliner la cheville vers l’intérieur – en varus – tout en maintenant le pied. Un mouvement excessif peut témoigner d’une lésion ligamentaire, à l’origine d’une instabilité latérale de la cheville.
Le test sulcus
Le test sulcus, quant à lui, évalue la laxité des ligaments en cherchant une dépression visible sous la malléole externe lorsqu’une traction vers le bas est exercée sur le pied. Cette dépression – ou sulcus – signale une instabilité ligamentaire, souvent associée à des traumatismes répétés ou à des lésions chroniques.
L’importance de l’imagerie de la cheville en complément
Bien que les tests cliniques fournissent des indications précieuses sur l’instabilité de la cheville, ils sont souvent complétés par des examens d’imagerie pour confirmer le diagnostic. C’est notamment par la radiographie qu’il est possible de révéler un déplacement articulaire excessif. En complément, une IRM est souhaitable pour bénéficier d’une analyse précise des ligaments et des lésions associées, telles que les lésions cartilagineuses et tendineuses.
En post-opératoire, les mêmes tests cliniques peuvent être réutilisés pour évaluer la réussite de la réparation chirurgicale et la stabilité retrouvée de l’articulation. Des bilans réguliers permettent de suivre l’évolution de la récupération et d’ajuster le protocole de rééducation.
Instabilité de la cheville : les tests complémentaires et diagnostics différenciés
Dans certains cas d’instabilité chronique, un testing Ankle go peut être nécessaire pour observer le comportement de la cheville dans des conditions réelles de sollicitation. Cet examen de « mise en situation réelle » est particulièrement utile pour les sportifs, qui doivent savoir à quel moment ils peuvent reprendre leur pratique sans se mettre en danger.
Conclusion
Ces tests permettent de mettre en évidence une laxité anormale de la cheville, signe d’une atteinte ligamentaire. Cette identification rapide de l’instabilité et la prise en charge adaptée permettent ainsi de prévenir les récidives et de préserver la fonction articulaire à long terme.