L’arthrose du gros orteil, appelée aussi hallux rigidus, est une pathologie qui affecte l’articulation métatarso-phalangienne du pied. Elle provoque une raideur progressive et une douleur croissante. Ce qui, peu à peu, limite les mouvements et entrave les activités quotidiennes. L’hallux rigidus diffère de l’hallux valgus en ce sens qu’il s’agit d’une perte de flexion dorsale plutôt que d’une déviation latérale.
Quels sont les symptômes de l’hallux rigidus (arthrose du gros orteil) ?
Les symptômes de l’hallux rigidus se développent graduellement, leur gravité augmentant à mesure que la pathologie progresse. Le premier signe typique est une douleur localisée à la base du gros orteil, surtout lors de la marche ou des activités qui sollicitent cette articulation, comme monter des escaliers. À mesure que l’arthrose progresse, cette douleur devient persistante, affectant même le repos.
Une raideur articulaire
La raideur articulaire est un autre signe prédominant de l’hallux rigidus. Avec le temps, la mobilité de l’articulation métatarso-phalangienne diminue, rendant difficiles les mouvements de flexion dorsale.
Cela gêne la marche, le patient compensant souvent en changeant sa démarche pour éviter de solliciter l’orteil douloureux. À la longue, cette stratégie d’évitement entraîne à son tour des douleurs dans d’autres parties du corps comme le genou ou le dos.
Des excroissances osseuses
L’apparition d’excroissances osseuses (ostéophytes) autour de l’articulation est également courante. Elles causent une gêne lors du port de chaussures, en plus d’aggraver la douleur. L’articulation devient visiblement déformée, et des signes inflammatoires – gonflement et sensibilité au toucher – apparaissent.
Évolution et stades de l’arthrose du gros orteil
L’hallux rigidus évolue en quatre stades :
- Au stade précoce, la douleur est modérée et la mobilité reste relativement préservée. Cependant, des signes radiographiques d’arthrose peuvent déjà être présents.
- Avec le temps, la perte de mobilité devient plus marquée et des ostéophytes se forment.
- Au stade plus avancé, la raideur articulaire est sévère et la douleur persiste même au repos.
- Dans les cas les plus graves, l’articulation du gros orteil est quasiment immobile, entraînant une altération significative de la qualité de vie.
Traitements possibles de l’arthrose du gros orteil
Le traitement de l’hallux rigidus dépend de la gravité de l’affection. Dans les stades précoces, des mesures conservatrices soulagent les symptômes et ralentissent la progression de la maladie.
Le port de semelles orthopédiques, qui permettent de diminuer la pression sur l’articulation, est une éventualité. En parallèle, des exercices d’étirement et de renforcement du pied aident à maintenir une certaine mobilité et à renforcer la musculature environnante.
Les infiltrations et les analgésiques
Pour soulager la douleur, des infiltrations de corticostéroïdes sont parfois proposées, en complément d’analgésiques classiques. Dans certains cas, des traitements naturels comme la physiothérapie ou la technique du taping – qui consiste à enrubanner le pied jusqu’au gros orteil – peuvent être envisagés pour modérer les symptômes.
La chirurgie
Lorsque les traitements conservateurs ne sont plus suffisants, la chirurgie devient une possibilité.
À cet égard, l’’arthrodèse, ou fusion articulaire, est une intervention courante dans les stades avancés de l’hallux rigidus. Cette procédure consiste à bloquer l’articulation de manière définitive, supprimant ainsi la douleur, mais sacrifiant en contrepartie la mobilité de l’orteil. La convalescence post-opératoire dure généralement entre six et huit semaines, avec un suivi attentif pour assurer la bonne cicatrisation.
Conclusion
L’hallux rigidus est une pathologie évolutive qui nécessite une prise en charge adaptée à chaque stade, jusqu’à la chirurgie pour certains patients. Un diagnostic précoce en consultation et une maîtrise des symptômes préviennent dans tous les cas des complications plus sévères et améliorent significativement la qualité de vie.