Un hallux rigidus, ou arthrose du gros orteil, se traduit par des douleurs du pied et une baisse de mobilité. En cas d’échec du traitement conservateur, un spécialiste du pied et de la cheville peut proposer une opération du gros orteil selon différentes techniques, dont l’arthrodèse : quels sont les avantages ou pas de cette chirurgie de l’arthrose ?
Opération du pied pour hallux rigidus : quelle est la meilleure chirurgie ?
Face à des douleurs récurrentes du pied, ou une gêne au quotidien, le chirurgien spécialiste du pied dispose de deux approches pour traiter un hallux rigidus.
Le traitement chirurgical conservateur du hallux rigidus cherche à préserver l’articulation du gros orteil, pour qu’elle retrouve sa mobilité.
L’objectif est la décompression articulaire, en réséquant les ostéophytes (chéilectomie) ou en coupant les rayons osseux métatarsiens ou phalangiens (ostéotomie de décompression).
Le traitement chirurgical du hallux rigidus non conservateur va au contraire bloquer l’articulation : il vise en priorité la suppression des douleurs, au détriment de la mobilité articulaire.
Cette « fusion articulaire » fait appel à différentes techniques de chirurgie orthopédique, comme pour le traitement des fractures : clous, plaques, vis… Ce blocage articulaire améliore le confort dans les activités du quotidien, l’articulation entre les deux phalanges du gros orteil suivantes permettant une mobilité du doigt suffisante.
Dans l’absolu, il n’existe donc pas de meilleure opération qui soit pour un hallux rigidus. Le choix de la meilleure technique nécessite l’avis d’un spécialiste, en tenant compte du patient (symptômes, gêne, souffrance, objectifs de récupération, mode de vie, âge…) et de ses lésions articulaires (importance des ostéophytes, état du cartilage…).
Pourquoi faire une arthrodèse correctrice pour soigner un hallux rigidus ?
La fusion entre le métatarse et la phalange permet le blocage articulaire, ce qui soulage la douleur du pied : l’articulation algique laisse place à une structure métallique stable, pouvant supporter le poids du corps sans gêne ni inconfort. Il faut généralement 3 mois pour une cicatrisation osseuse optimale, avec suppression de la douleur.
Les avantages d’une arthrodèse correctrice du hallux rigidus se voient à court et à long-terme.
À court-terme, l’arthrodèse permet de calmer la douleur et de corriger les déformations parfois importantes du pied.
Malgré la perte de mobilité du gros orteil, le patient retrouve un vrai confort de vie dans les gestes du quotidien : la marche redevient plus facile et plus rapide. Un travail de rééducation permet une récupération optimale, avec un apprentissage sur les autres articulations de l’orteil.
À long-terme, l’arthrodèse correctrice de l’hallux rigidus rétablit un meilleur équilibre des membres inférieurs, mais aussi de l’ensemble du tronc. L’évolution arthrosique sur le gros orteil est stoppée, tandis que les risques arthrosiques sur d’autres parties du corps comme le genou ou la hanche sont légèrement diminués, avec une meilleure répartition des contraintes mécaniques.
Toutefois, certains gestes doivent être adaptés, et certaines activités sportives (sports à impact élevé) peuvent être difficiles à reprendre.
C’est pourquoi choisir ou pas une arthrodèse correctrice pour traiter un hallux rigidus nécessite l’avis d’un chirurgien spécialiste du pied ou de la cheville. Il s’agit à chaque fois d’une décision au cas par cas, en appréciant le rapport bénéfices / inconvénients d’une arthrodèse du gros orteil pour un patient donné.
