La cheville est souvent une source de conflit, traduisant des frottements anormaux des surfaces articulaires, source de gênes et de douleurs. Le syndrome de l’os trigone est une pathologie souvent retrouvée chez les patients pratiquant la danse classique. Le conflit de cheville postérieur, ou syndrome du carrefour postérieur, a généralement pour cause un os trigone : découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette pathologie de la cheville souvent méconnue.
L’os trigone de la cheville, c’est quoi ?
L’os trigone est un os accessoire surnuméraire, présent uniquement chez certains individus. Il se situe dans le carrefour postérieur de la cheville, espace naturel situé en arrière de la face tibiale distale postérieure, en avant du tendon d’Achille et au-dessus de la face supérieure du calcanéum, l’os du talon.
Comme son nom l’indique, l’os trigone a le plus souvent une forme triangulaire constituée de trois faces (inférieure, postérieure et antérieure, cette dernière ayant une forme en croissant). C’est un os de petite taille (le plus souvent 10 mm maximum), pouvant aussi prendre une forme arrondie ou ovaloïde.
Lorsqu’il est présent, l’os trigone de la cheville se développe en arrière du talus, où il est maintenu par le ligament talo-fibulaire entre le talus et le péroné. Il peut être alors source de conflit de la cheville postérieur, avec douleurs du pied importantes.
Pour beaucoup de spécialistes du pied, la présence d’un os trigone résulterait d’un défaut de fusion d’un noyau osseux ou cartilagineux de la cheville, en phase de croissance. Il se voit alors en fin d’adolescence, sur environ 10 % de la population adulte.
D’où vient le syndrome de l’os trigone ou conflit de cheville postérieur ?
Le conflit postérieur de cheville, ou syndrome du carrefour postérieur, apparaît lorsqu’un élément vient bloquer le fonctionnement normal de l’articulation de la cheville. La présence de l’os trigone empêche alors la flexion plantaire complète, avec butée sur le plafond tibial postérieur. Une flexion brutale peut même provoquer une fracture de l’apophyse trigone, décrite sous le nom de fracture de Shepherd.
Lors de flexions répétées, les symptômes d’un conflit postérieur de cheville se développent, avec des signes locaux situés principalement entre le talon et le tendon d’Achille :
- Signes locaux du syndrome de l’os trigone : arrière de la cheville gonflée avec signes inflammatoires ;
- Signes algiques d’un conflit postérieur de cheville : douleur intense sur le dos de la cheville, accentuée sur certains mouvements ce qui peut les rendre impossibles (poussée sur le gros orteil ou orteils du pied pointés vers le bas) ; la sensibilité est accentuée au toucher ;
- Signes fonctionnels du syndrome du carrefour postérieur : boiterie, gêne, sensation d’instabilité de la cheville…
A la différence du conflit antérieur ou antéro-latéral de cheville, le syndrome de l’os trigone s’avère plus rare et moins connu, si bien qu’il est parfois sous-estimé. Toute douleur à l’arrière de la cheville doit pourtant inclure le syndrome de l’os trigone dans son diagnostic différentiel à côté d’autres pathologies comme une tendinopathie achilléenne ou une pathologie du talus, justifiant le recours à un chirurgien spécialiste de la cheville et du pied.
Un spécialiste du pied est à même de trouver les causes d’un syndrome de l’os trigone afin de proposer le meilleur traitement pour la douleur du pied ou de la cheville, chez le patient souffrant de cette malformation.