On pense à tort que l’escalade fait principalement travailler les bras, alors que le pied et la cheville jouent un rôle actif majeur. C’est pourquoi il existe une pathologie du pied du grimpeur, où l’hallux valgus tient une place importante : comment éviter l’oignon du pied quand on pratique l’escalade ?
Pourquoi escalade et hallux valgus ne font pas mon ménage ?
Tout grimpeur sollicite en dehors de ses bras son membre inférieur, soit de manière statique (appui), soit de manière dynamique (poussée extension). Des muscles comme le triceps sural du mollet, ou les stabilisateurs latéraux de la cheville, peuvent être ainsi sur-sollicités.
Lors de l’escalade, le grimpeur reporte alors l’essentiel de son poids sur l’avant pied, et plus particulièrement le gros orteil.
Les contraintes mécaniques, qui favorisent le développement du hallux valgus, sont alors importantes, même si elles diffèrent selon le chaussage :
- en intérieur (mur d’escalade), le sportif tend à privilégier des chaussures souples, voire de simples chaussons d’escalade ;
- en montagne, le port de chaussures rigides ou semi-rigides peut s’avérer plus fréquent.
Toutefois, même le port de chaussons d’escalade crée un conflit avec le gros orteil, pour deux raisons :
- ces chaussons sont souvent asymétriques, empêchant une répartition harmonieuse des forces mécaniques ;
- beaucoup de sportifs pratiquant l’escalade choisissent une pointure inférieure, afin de conserver au mieux les sensations du pied en appui, en pose ou en poussée.
Hallux valgus et escalade : comment reconnaître le pied du grimpeur ?
Les contraintes mécaniques s’exerçant sur le pied lors de l’escalade peuvent causer de nombreuses lésions du pied et de la cheville, s’inscrivant dans le tableau clinique du pied du grimpeur ou de l’alpiniste :
- Lésions cutanées ou des phanères : callosités, hématomes sous l’ongle, ongles incarnés, onychomycose…
- Lésions des orteils ou du pied : hallux valgus, orteil en griffe ou en marteau, conflits de la cheville…
- Lésions tendineuses : tendinopathie achilléenne ou rupture du tendon d’Achille.
Ces différentes lésions augmentent à terme le risque d’arthrose du pied, avec douleur et gênes au mouvement, ou les risques d’instabilité de la cheville.
Quelles précautions pour éviter un hallux valgus avec l’escalade ?
Prévenir le développement d’un hallux valgus quand on pratique l’escalade reste un vrai défi, car il s’agit souvent de concilier des impératifs de confort, de sécurité et de sensations, en partie incompatibles.
Pour prévenir au mieux le hallux valgus du grimpeur, le sportif doit apporter une attention particulière aux soins des pieds : ongles coupés, espaces interdigitaux séchés, callosités éliminées.
L’avis d’un podologue peut s’avérer utile.
Pour limiter le risque d’un hallux valgus, le choix des chaussons d’escalade reste essentiel : l’idéal reste sûrement des chaussons identiques à la pointure, à talon vertical et non cambrés.
Idéalement, il faut retirer les chaussons dès lors qu’il n’y a pas d’acte technique d’escalade (assurage par exemple, repos).
Enfin, le recours à un chirurgien spécialiste du pied peut s’avérer judicieux pour atténuer le développement d’un hallux valgus.
Un bilan complet du pied permet de mettre en place si besoin un traitement conservateur médical, ou de prescrire un renforcement musculaire préventif avec un kiné spécialiste du pied, permettant d’éviter si possible une chirurgie du hallux valgus.









