Chirurgie du pied plat
Lorsque la cambrure du pied est insuffisante, le talon et la partie avant ont alors tendance à dévier vers l’extérieur, ce qui crée notamment des douleurs et peut devenir handicapant. Cette pathologie du « pied plat » doit avant tout être prise en charge médicalement mais peut nécessiter une opération si les mesures mises en place s’avèrent inefficaces.
Dans quels cas avoir recours à la chirurgie du pied plat ?
On parle de « pied plat » (ou « pied plat valgus ») lorsque la cambrure longitudinale du pied est insuffisante et que la voûte plantaire marque une tendance à l’affaissement. L’avant du pied et le talon dévient alors vers l’extérieur.
A des degrés divers, cela engendre des douleurs chez les sujets atteints et peut affecter la marche de manière handicapante. Par ailleurs, cette déformation peut déboucher sur des pathologies secondaires, notamment une inflammation de la membrane fibreuse de la plante du pied (aponévrose) ou de certains nerfs interdigitaux (névrome de Morton).
Ainsi, quelle qu’en soit la cause (hérédité, phénomène dégénératif, traumatisme antérieur…), il est important de consulter au plus tôt un spécialiste lorsque cette affection est suspectée.
En effet, sa prise en charge médicale précoce peut être suffisante pour freiner, voire stopper, l’évolution négative. Il s’agit principalement de la prescription de produits anti-douleurs et anti-inflammatoires, accompagnée de mesures orthopédiques (chaussures et semelles adaptées) et de séances de rééducation avec un kinésithérapeute.
Néanmoins, ce traitement médical peut s’avérer inefficace et une opération chirurgicale doit alors être envisagée.
Chirurgie du pied plat : définition
Objectifs
L’intervention doit être envisagée si le traitement médical n’a pas produit d’amélioration après quelques mois. Elle peut être à visée conservatrice ou non, selon l’état d’avancement de la pathologie. Dans le premier cas, le but est alors de rendre au pied sa fonctionnalité normale. Dans le second, le Dr Baudrier bloque certaines articulations de manière définitive après avoir repositionné les différentes pièces osseuses impliquées.
Chirurgie du pied plat en pratique
L’opération dure de 30 minutes à 2 heures, en fonction des gestes à réaliser. L’anesthésie est générale, souvent accompagnée d’une anesthésie loco-régionale (partie basse de la jambe), qui, grâce à son effet rémanent, permet de soulager les douleurs post-opératoires et de limiter la prise de médicaments. Selon les cas, le patient regagne son domicile le jour même ou doit rester hospitalisé quelques jours.
Déroulement de la chirurgie du pied plat
En fonction des actes chirurgicaux nécessaires, l’opération se fait « à ciel ouvert », en pratiquant des incisions qui offrent au praticien une vision directe, ou de manière percutanée (via de minuscules incisions), voire sous arthroscopie, en utilisant alors une micro-caméra pour visualiser les structures à opérer.
Il s’agit d’une intervention qui inclut la plupart du temps un travail sur le squelette mais aussi sur les tendons. L’ostéotomie du calcanéum est un acte fréquent où le chirurgien découpe l’os du talon pour le remettre en position médiane avant de le fixer grâce à des vis.
Lorsque le blocage de certaines articulations est nécessaire on parle alors d’arthrodèse, réalisée selon les cas sur les articulations sous-talienne, talonaviculaire ou calcanéocuboïdienne.
Le travail sur les tissus mous peut notamment comprendre la réparation du tendon tibial postérieur ou l’allongement du talon d’Achille.
Suites post-opératoires de la chirurgie du pied plat
Consignes post-opératoires
Selon les cas, un pansement ou une attelle plâtrée sont mis en place en fin d’intervention.
Le pansement est à conserver pendant 2 semaines, avant d’être changé au cours de la première consultation post-opératoire. Pour sa part, l’attelle doit être gardée en place pour une durée qui varie de 4 à 6 semaines.
Le traitement antalgique prescrit doit être suivi de manière stricte, il permet une prise en charge efficace de la douleur, aidé en cela par l’effet rémanent de l’anesthésie loco-régionale réalisée en début d’intervention.
Rééducation post-opératoire
La rééducation après chirurgie du pied plat est systématique.
Elle démarre quelques semaines après l’intervention à visée conservatrice ou 2 mois plus tard environ si une arthrodèse a été réalisée.
Il s’agit dans tous les cas d’un processus long qui joue un rôle primordial sur la qualité du résultat final.
Reprise des activités
Ce sont le chirurgien et le kinésithérapeute qui rythment la reprise des activités du patient.
Dans de nombreux cas, les activités sportives commencent à être envisageables 3 mois après l’intervention.
Par ailleurs, en fonction des gestes chirurgicaux effectués et de l’activité professionnelle du patient, l’arrêt de travail prescrit peut varier de 2 à 6 mois.
Risques et complications de la chirurgie du pied plat
Outre les complications potentielles inhérentes à tout acte chirurgical (infection, algodystrophie ), la chirurgie du pied plat présente des risques spécifiques dont la survenue reste néanmoins rarissime.
Un retard voire une absence totale de consolidation du calcanéum peuvent parfois être observés. Cela peut aussi être le cas après arthrodèse.
Les lésions nerveuses sont rares mais il peut par contre arriver assez que les matériaux posés (vis, plaques…) provoquent une très légère gêne.
Chirurgie du pied plat : résultats
La chirurgie du pied plat engendre de manière quasi systématique une nette amélioration de la situation du patient.
Dans la plupart des cas, les douleurs disparaissent, et, sans arthrodèse, le sujet retrouve très souvent une mobilité et une fonctionnalité du pied extrêmement satisfaisantes.
Dans les cas où un blocage définitif de certaines articulations a été nécessaire, la marche peut par contre s’avérer difficile en fonction du terrain. Bien que statistiquement faibles, les risques de récidive, de persistance des douleurs ou d’une déformation existent. Plus la pathologie est traitée tôt, meilleur sera le résultat du traitement chirurgical.
L’état de santé général du patient, le respect des consignes post-opératoires données par le praticien et le sérieux de la rééducation constituent aussi des facteurs prépondérants qui déterminent en grande partie la qualité du résultat final.