Traitement des lésions ostéochondrales
La dégradation du cartilage situé entre le tibia et le pied, au niveau de la cheville, est source de douleurs et handicapante. Lorsque le traitement médical de cette ostéochondrite s’avère inefficace, une opération chirurgicale devient alors nécessaire.
Dans quels cas avoir recours à la chirurgie pour traiter les lésions ostéochondrales ?
Les lésions ostéochondrales peuvent apparaître au niveau de toutes les articulations. Elles sont notamment assez fréquentes au niveau de la cheville et correspondent à une atteinte du cartilage différente de l’arthrose.
Le rôle de ce tissu est toujours de permettre à différents os de s’articuler les uns avec les autres de manière fluide, en évitant les frottements osseux. Il intervient notamment au sein de l’articulation entre le tibia et le talus.
Cet os, aussi appelé « astragale », est le premier du pied en contact avec la partie inférieure de la jambe. Il est situé au-dessus du calcanéum, os constitutif du talon. Lorsque le cartilage présente à cet endroit des lésions ostéochondrales, on parle de « Lésions Ostéochondrales du Dôme Astragalien » (LODA). Gonflements et douleurs de l’articulation en sont les symptômes principaux, mais cela peut parfois aller jusqu’à un blocage complet de l’articulation.
De plus, non traitée, cette pathologie peut déboucher sur un développement arthrosique. Et l’astragale, sous l’effet de frottements anormaux finit par s’abîmer, avec parfois même l’apparition d’un trou ou « géode ». Lorsque le LODA est détecté suffisamment tôt, un traitement médical peut être pratiqué. Il inclut principalement la prise d’anti-inflammatoires et le port de chaussures ou semelles orthopédiques, parfois complété par des infiltrations de corticoïdes ou, plus rarement, d’acide hyaluronique.
Mais, cela n’est pas toujours suffisant. Les douleurs peuvent persister et quand la pathologie devient trop handicapante, au quotidien ou durant la pratique d’activités sportives, une intervention chirurgicale devient le seul recours.
Chirurgie des lésions ostéochondrales de la cheville : définition
Objectifs
L’objectif de la chirurgie du LODA est de faire disparaître la douleur ou au moins de ralentir sa progression. Il s’agit aussi de prévenir l’apparition d’arthrose au niveau de cette articulation qui pourrait sans cela nécessiter une arthrodèse ou la pose d’une prothèse quelques années plus tard.
Chirurgie des lésions ostéochondrales de la cheville en pratique
Le plus souvent, l’opération peut être réalisée en chirurgie ambulatoire. Il arrive néanmoins que le patient doive être hospitalisé pour 2 nuits. Cette intervention se déroule selon les cas après anesthésie générale ou loco-régionale. Sa durée est variable, fonction de l’étendue du travail à réaliser et du stade d’avancement de la pathologie.
Déroulement de la chirurgie des lésions ostéochondrales de la cheville
Les gestes chirurgicaux à réaliser dépendent du degré d’avancement de l’ostéochondrite. Dans les cas les plus légers, il s’agit principalement de réaliser un curetage arthroscopique.
Après avoir pratiqué 2 petites incisions, le Dr Nicolas Baudrier nettoie l’articulation concernée en retirant les tissus endommagés et en éliminant les éventuelles petites excroissances osseuses qui peuvent parfois se former. Il visualise les structures à opérer sur un écran, grâce à une minuscule caméra introduite dans la cheville. Une stimulation de l’os est souvent associée à ce curetage, en réalisant des micro-fractures ou des perforations, pour favoriser la cicatrisation post-opératoire.
Dans d’autres cas, lorsque la lésion observée est déjà de taille importante, une greffe d’os et/ou de cartilage est alors nécessaire.
Cette technique dite « mosaicplasty » nécessite alors une incision de taille plus importante, afin de donner un accès visuel direct au chirurgien, et le greffon est prélevé sur le genou la plupart du temps.
Suites post-opératoires : chirurgie des lésions ostéochondrales
Consignes post-opératoires
Après l’intervention, une botte amovible est mise en place afin de protéger la cheville opérée. Elle doit être conservée pour une durée qui varie de 1 à 2 mois.
Par ailleurs, pendant 2 semaines, les soins au pansement doivent être réalisées par une infirmière tous les 2 ou 3 jours et un repos strict doit être observé. Au cours de cette période, il convient de surélever fréquemment le membre opéré et d’utiliser un dispositif de glaçage plusieurs fois par jour.
Enfin, des antalgiques sont prescrits pour soulager d’éventuelles douleurs, de même que des anti-coagulants pour diminuer le risque de phlébite.
Rééducation post-opératoire
Quel que soit le type d’opération pratiqué, la cheville est immobilisée pendant plusieurs semaines et la prise d’appui ne peut jamais se faire avant 3 semaines.
Une rééducation kinésithérapique est donc toujours nécessaire pour retrouver la force et la souplesse nécessaires au bon fonctionnement de l’articulation.
Elle démarre uniquement une fois que le praticien a donné son accord.
Reprise des activités
Quand c’est simplement un curetage arthroscopique qui a été réalisé, la reprise des activités est possible après 4 ou 6 semaines.
Dans le cas d’une mosaicplasty, la récupération est plus longue et prend de 3 à 6 mois. La durée de l’arrêt de travail dépend notamment de l’activité professionnelle du patient.
Elle peut atteindre 4 mois dans le cas d’interventions lourdes sur un patient exerçant un métier physique
Risques et complications
Le respect strict des consignes post-opératoires permet dans l’immense majorité des cas d’éviter les complications.
Ces dernières, très rares, sont en premier lieu liées aux risques inhérents à toute intervention chirurgicale : infections, problèmes de cicatrisation etc.
Plus spécifiquement, la chirurgie des lésions ostéochondrales de la cheville peut parfois déboucher sur une phlébite (d’où l’importance de suivre le traitement anti-coagulant à la lettre) ou de l’algodystrophie, réaction aujourd’hui encore mal expliquée médicalement et qui se caractérise principalement par des douleurs pouvant durer plusieurs mois.
Résultats
Il est toujours possible qu’un traitement chirurgical ne produise pas les résultats escomptés.
La chirurgie de l’ostéochondrite ne fait pas exception et, dans de très rares cas, les douleurs persistent malgré l’intervention.
Néanmoins, majoritairement, le traitement produit une amélioration significative : les douleurs disparaissent et le patient retrouve une cheville fonctionnelle.
