En cas d’hallux rigidus, la kinésithérapie est-elle recommandée ?

par | 13 février 2025

Cette actualité appartient aux catégories suivantes : Hallux rigidus

L’hallux rigidus est une rigidité progressive de l’articulation métatarsophalangienne du gros orteil. Cette pathologie fréquente gêne fortement la mobilité du pied. Son développement s’accompagne par ailleurs d’une dégradation du cartilage, entraînant une douleur croissante. Pour améliorer la mobilité et réduire la douleur de l’hallux rigidus, la kinésithérapie occupe une place importante. Cependant, son efficacité dépend du stade de la maladie et des besoins individuels du patient.  Explications.

 

Les objectifs de la kinésithérapie pour l’hallux rigidus

Quand survient un hallux rigidus, la kinésithérapie a pour objectif de soulager les symptômes douloureux et d’améliorer la mobilité articulaire. Cependant, elle ne peut pas inverser les dommages structurels causés par l’arthrose. En cela, ce type de soins vise principalement à :

  • Améliorer la flexibilité des tissus mous autour de l’articulation à travers des flexions et des extensions
  • Renforcer les muscles intrinsèques du pied pour compenser la perte de mobilité
  • Optimiser la posture et la biomécanique globale du pied

Cela permet de limiter les compensations qui pourraient entraîner des douleurs secondaires, comme des tensions sur le tendon d’Achille ou des douleurs au niveau des genoux ou de la hanche.

 

Indications de la kinésithérapie selon le stade de l’hallux rigidus

Il est essentiel de distinguer les différents stades de l’hallux rigidus (modéré, sévère, etc.) afin de déterminer l’opportunité de la kinésithérapie. Ainsi, au stade précoce ou modéré, les exercices de mobilité et de renforcement peuvent éventuellement ralentir la progression de la pathologie.

En revanche, au stade avancé, quand la mobilité articulaire est très limitée et/ou que les ostéophytes bloquent le mouvement, la kinésithérapie seule s’avère insuffisante dans la plupart des cas. De telle sorte que les patients se tournent alors vers des solutions chirurgicales : la cheilectomie ou l’arthrodèse.

D’une manière générale, les techniques manuelles ou les exercices physiques ne peuvent pas régénérer le cartilage endommagé ni éliminer les ostéophytes qui caractérisent la maladie.

 

Le rôle complémentaire de la kinésithérapie post-opératoire

Pour autant la kinésithérapie s’impose dans la rééducation après une intervention chirurgicale, que ce soit une intervention sur l’hallux rigidus par arthrodèse ou après une ostéotomie. Post-opération, elle a pour but de :

  • Diminuer les œdèmes et la douleur
  • Restaurer une mobilité optimale des articulations voisines pour prévenir des raideurs qui pourraient compromettre la récupération.
  • Prévenir l’apparition de raideurs secondaires grâce à des mouvements qui aident à améliorer la circulation sanguine et lymphatique dans la zone opérée, accélérant ainsi le processus de guérison.

Ainsi, bien qu’elle ne remplace pas le traitement chirurgical lorsque celui-ci est nécessaire, la kinésithérapie post-chirurgicale est essentielle pour une récupération fonctionnelle optimale et pour limiter les récidives.

 

Conclusion

La kinésithérapie et les exercices de renforcement sont des outils indispensables dans la prise en charge de l’hallux rigidus, en particulier dans les stades précoces et dans le cadre de la rééducation post-opératoire. Cependant, leur efficacité est limitée en amont, lorsque la pathologie atteint un stade avancé. D’où l’importance de consulter un chirurgien orthopédique pour envisager une intervention qui permettra de restaurer la fonction du gros orteil, et cela, avant une rééducation auprès d’un kinésithérapeute.

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