Ostéosynthèse et réduction des fractures du pied
Le squelette du pied est extrêmement complexe et les sites potentiels de fracture y sont nombreux. Si une simple immobilisation peut parfois assurer un traitement suffisant, dans d’autres cas, plus graves, une intervention chirurgicale mettant en jeu une ostéosynthèse est inévitable.
Dans quels cas avoir recours à la chirurgie pour une fracture du pied ?
Le pied est une structure complexe composée d’une trentaine d’os. A l’avant du pied, les orteils sont constitués de 2 ou 3 phalanges. Dans le prolongement de chaque orteil, les os métatarsiens forment la partie médiane du pied.
Enfin, l’arrière du pied comprend le tarse antérieur et le tarse postérieur. Ce dernier correspond à 2 os : le calcanéum (os du talon) et l’astragale. De multiples articulations permettent à ces différents os de bouger les uns par rapport aux autres.
Il s’agit notamment de l’articulation de Chopart entre le tarse antérieur et le tarse postérieur et de celle de Lisfranc entre le tarse et la partie métatarsienne. La complexité de ce squelette fait que sous le terme générique « fracture du pied » peuvent en réalité se cacher de multiples fractures différentes.
Elles se produisent après une chute, un choc ou parfois sous l’effet de la fatigue, quand le patient soumet son pied à un exercice physique bien supérieur à ses habitudes. Le traitement à appliquer aux fractures est variable, en fonction de leur localisation et de leur nature. Une fracture peut en effet être « non déplacée » ou « déplacée ». Cette dernière forme est la plus grave puisque dans ce cas les fragments cassés ne sont plus alignés les uns par rapport aux autres.
La fracture doit alors être « réduite », en réalignant correctement les pièces osseuses. Bref, si dans certains cas une immobilisation suffit à soigner une fracture du pied, dans d’autres la chirurgie est indispensable.
Chirurgie d’une fracture du pied : définition
Objectifs
Il convient de consulter le plus rapidement possible en cas de fracture suspectée. Seul un spécialiste saura décider du traitement approprié, sur la base d’un diagnostic clinique et radiographique. Quand une intervention chirurgicale est nécessaire, son but est toujours de faire disparaître la douleur et de redonner aux pièces osseuses impactées une forme et une position normales qui permettront au pied d’assurer ses fonctions naturelles, notamment en termes de locomotion.
Chirurgie de la fracture du pied en pratique
La multiplicité des fractures possibles fait qu’il existe de nombreuses interventions différentes de durée extrêmement variables. L’anesthésie est selon les cas générale ou seulement loco-régionale. Selon les fractures, il peut s’agir de chirurgie ambulatoire, ou, à l’inverse une période d’hospitalisation peut être nécessaire.
Déroulement de la chirurgie de la fracture du pied
L’ostéosynthèse est bien souvent la technique pratiquée lors du traitement chirurgical des fractures du pied. Elle est mise en œuvre dans les cas de traumatismes graves et complexes, quand une simple immobilisation ne saurait suffire, notamment pour les fractures déplacées et non réductibles de manière externe.
Le but d’une ostéosynthèse est de repositionner les fragments osseux correctement puis de mettre en place des dispositifs mécaniques, pour maintenir ces éléments du squelette en position le temps que la consolidation osseuse se fasse. Il peut s’agir d’ostéosynthèse de surface, quand le chirurgien place sur les os des vis ou des plaques.
Parfois, l’ostéosynthèse est « interne » : ce sont alors des broches qui peuvent par exemple être utilisées, placées à l’intérieur des os. Suivant les cas, les matériaux mis en place sont conservés à vie ou au contraire retirés une fois la consolidation osseuse terminée.
Suites post-opératoires de la chirurgie de la fracture du pied
Consignes post-opératoires
Les suites post-opératoires de la chirurgie varient en fonction du site de la fracture et du type de réduction-ostéosynthèse réalisée.
Il est très fréquent qu’un dispositif de maintien externe (botte, plâtre…) soit mis en place en fin d’intervention. Il est alors à conserver pendant un certain temps, la consolidation osseuse n’intervenant pas avant 6 semaines.
Un traitement antalgique est prescrit pour prendre en charge la douleur. Il peut s’accompagner selon les cas de médicaments supplémentaires, par exemple pour limiter les risques de phlébite.
Rééducation post-opératoire
La rééducation avec un kinésithérapeute n’est pas systématique.
C’est le médecin qui décide de son utilité ou non.
Lorsqu’elle est prescrite, son but est alors de retrouver la souplesse initiale des articulations et de redonner aux muscles longtemps immobilisés la force nécessaire à une locomotion fluide et normale.
Reprise des activités
Bien entendu, la reprise des activités normales ne peut pas avoir lieu tant que le dispositif de maintien du pied est encore en place.
Pour le reste, la reprise de la marche ou de la conduite, de même que celle des autres activités physiques, doit se faire en suivant strictement l’avis du Dr Baudrier.
Enfin, la durée de l’arrêt de travail dépend du métier exercé par le patient et de l’ampleur de l’opération réalisée.
Risques et complications de la chirurgie de la fracture du pied
Il s’agit dans tous les cas d’une intervention assez lourde et, comme pour tout acte chirurgical, les risques existent.
Le respect des consignes pré et post opératoires contribue néanmoins à les rendre aussi faibles que possible, de même que le choix d’un chirurgien reconnu et expérimenté.
L’arrêt du tabac est de façon générale fortement conseillé, afin de faciliter les processus de cicatrisation et de consolidation osseuse.
Chirurgie de la fracture du pied : résultats
La qualité du résultat de la chirurgie d’une fracture du pied dépend de nombreux facteurs.
L’âge du sujet, son état de santé général, le site de la fracture et sa gravité ainsi que le type d’intervention chirurgicale, sont autant d’éléments à considérer.
Le sérieux du patient au cours de la période de convalescence et de rééducation est aussi essentiel pour assurer le retour du pied à un état fonctionnel optimal.