Rupture du tendon d’achille
L’articulation de la cheville est une structure fragile et complexe, sur laquelle pèse tout le poids du corps. Parmi les éléments qui la composent, on trouve le tendon d’Achille, un tissu mou et robuste qui peut supporter jusqu’à 400 kg de charge.
Cela s’explique par le fait que le tendon d’Achille est le tendon le plus épais et le plus puissant du corps humain. Mais les sollicitations incessantes dont il fait l’objet peuvent le fragiliser jusqu’à ce qu’il se rompe.
Quelles sont les causes d’une rupture du tendon d’Achille ? Quels en sont les symptômes et comment la traite-t-on ?
Qu’est-ce qu’une rupture du tendon d’achille ?
La rupture du tendon d’Achille est une blessure qui touche la partie arrière et inférieure du mollet.
Elle se produit en général lors de la pratique du sport ou d’une activité ordinaire de tous les jours.
Lorsque le tendon se rompt, un bruit sec se fait entendre et la victime ressent immédiatement une douleur aiguë à l’arrière de la cheville.
Le phénomène qui s’ensuit est un épaississement et une perte d’élasticité de la cheville.
Or ce tendon joue un rôle central dans la pratique sportive et dans les mouvements du quotidien : la course, la marche, le saut, la flexion ou le fait de se mettre sur la pointe des pieds.
La rupture du tendon est donc une pathologie très handicapante et demande une prise en charge assez rapide.
La plupart du temps, un traitement non chirurgical arrive à réparer une rupture de tendon d’Achille. Mais dans les cas les plus graves, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
Rupture du tendon d’achille : causes et facteurs de risque
Comme indiqué plus haut, le tendon d’Achille est le tendon plus résistant de l’organisme. Il peut supporter 5 à 6 fois le poids du corps.
Mais avec l’âge, sa résistance et son élasticité s’amenuisent. Les sujets les plus touchés sont en général les hommes aux alentours de la quarantaine.
Ils présentent un risque de subir une rupture du tendon d’Achille 5 fois plus élevé que chez la femme.
La rupture du tendon se produit généralement dans la partie qui fait le lien entre le muscle du mollet et le talon.
Cette zone est souvent touchée parce que le flux sanguin y est faible, ce qui nuit à sa capacité de guérison.
Les facteurs qui augmentent les risques d’une rupture du tendon
La rupture du tendon d’Achille peut aussi être favorisée par les facteurs suivants :
- Augmentation d’intensité dans la pratique d’un sport, en particulier ceux qui impliquent des sauts et une forte sollicitation de la cheville : la course à pied, le football, la gymnastique, le basket, le tennis etc.
- Mise sous tension excessive du tendon à la réception d’un saut.
- Manque d’échauffement avant un effort physique important.
- Tendinite du tendon d’Achille déjà présente.
- Prise de certains antibiotiques de la famille des fluoroquinolones.
- Surcharge pondérale et obésité.
Pour atténuer les effets de la douleur et de l’inflammation, certains médecins injectent parfois des stéroïdes dans l’articulation.
Le patient continue donc de solliciter sa cheville normalement. Mais cela affaiblit encore plus le tendon (car la douleur masquée ne signifie pas guérison) et les risques d’une rupture du tendon s’en trouvent accrus.
Quels sont les facteurs qui peuvent limiter les risques d’une rupture du tendon d’Achille ?
Tout comme il existe des facteurs qui augmentent les risques d’une rupture de tendon d’Achille, il existe de bonnes pratiques qui limitent ces mêmes risques. En voici quelques-unes :
- Faire des exercices de renforcement pour aider le muscle du mollet à absorber davantage de pression et à prévenir les blessures.
- Éviter les activités qui favorisent une pression excessive sur le tendon d’Achille.
- Choisir soigneusement les surfaces de course : éviter le plus possible les surfaces dures ou glissantes.
- Porter des chaussures de sport bien ajustées, avec un bon amortissement au niveau des talons.
- Limiter l’augmentation de la charge d’entraînement à 10% par semaine, qu’il s’agisse de la durée et de la fréquence d’entraînement, mais aussi de la distance hebdomadaire parcourue par exemple.
Les symptômes d’une rupture du tendon d’achille
Une fois la douleur consécutive à la rupture atténuée, il arrive que les patients ne ressentent plus les effets de la rupture du tendon d’Achille.
Certains arrivent même à marcher, bien que difficilement. Résultat des courses : la consultation se fait trop tard et parfois l’intervention chirurgicale s’impose.
Mais avant d’en arriver là, voici les signes qui doivent alerter les personnes victimes d’une rupture du tendon d’Achille et les pousser à consulter :
- Un bruit sec ou un claquement lorsque la blessure vient de se produire.
- La sensation d’avoir reçu un coup de pied dans le mollet, avec gonflement de la face postérieure de ce dernier.
- Une gêne qui part du bas du mollet et s’irradie dans le bas du dos et la jambe.
- Une perte de force dans le pied et une impossibilité à se mettre sur la pointe des pieds.
Le diagnostic de la rupture du tendon d’Achille
Examen clinique
Cet examen est en général suffisant au médecin pour poser le diagnostic de la rupture du tendon d’Achille. En effet, les signes cliniques de cette pathologie sont assez distinctifs.
En procédant à des palpations, le Dr Nicolas Baudrier va par exemple constater une impossibilité à bouger la cheville dans sa partie basse et arrière.
Malgré ces certitudes, le médecin prescrit habituellement des examens d’imagerie médicale pour obtenir des précisions.
Examen(s) d’imagerie
Les examens d’imagerie consistent en général en une IRM ou une échographie.
Ils vont apporter des précisions sur la pathologie telles que la taille de la rupture ou son emplacement exact.
Comment traiter une rupture du tendon d’achille ?
La guérison d’un tendon d’Achille rompu dépend de la taille de la rupture, de son emplacement et du moment de sa prise en charge après la blessure initiale.
Pour augmenter les chances d’une guérison rapide, il faut donc vite consulter après les premiers symptômes.
Traitement médical
Dans le cadre du traitement non chirurgical, la rupture du tendon d’Achille nécessite de mettre la jambe au repos et d’y poser une poche de glace (pour calmer la douleur et l’inflammation).
La cheville, quant à elle, est susceptible d’être immobilisée dans un plâtre pendant une période de 6 à 10 semaines.
Traitement chirurgical
On le propose surtout aux patients très actifs ou sportifs.
Son avantage : un temps d’immobilisation plus court, une récupération plus rapide et un taux de récidive moins élevé.
