Orteil en griffe ou en marteau
Sous l’effet de différents facteurs, un ou plusieurs orteils peuvent se déformer, prenant des formes diverses en fonction de l’articulation phalangienne atteinte. Quel que soit leur aspect, ces déformations qui engendrent une gêne esthétique, de l’inconfort ou des douleurs, peuvent être traitées médicalement ou, en dernier recours, chirurgicalement.
Définition de l’orteil en griffe ou en marteau
Les orteils peuvent présenter différents types de déformations. Selon les cas, on parle de « griffe » ou de « marteau », en fonction de leur aspect. Quoi qu’il en soit, il s’agit toujours d’atteintes d’une ou plusieurs articulations phalangiennes et ces différentes appellations regroupent donc des problèmes médicaux très similaires.
C’est un phénomène souvent observé chez les femmes de plus de 50 ans, au moment de la ménopause, qui crée une gêne esthétique, mais peut aussi très souvent être source d’inconfort et de douleurs, engendrant des problèmes de chaussage et la formation de cors.
Causes et facteurs de risque de l’orteil en griffe ou en marteau
Les causes et facteurs de risque des orteils en griffe sont extrêmement variés. En premier lieu, chez les femmes, cette pathologie peut trouver son origine dans le port de chaussures inconfortables, trop serrées, souvent à talon, dans lesquelles les orteils se déforment au fil du temps, sous l’effet de contraintes mécaniques exagérées. Mais, l’âge, le surpoids, l’hyperlaxité ligamentaire ou l’héritage génétique, peuvent aussi être la cause de cette affection, au même titre qu’une blessure antérieure mal soignée ou des troubles neurologiques et inflammatoires.
L’Hallux Valgus, autre pathologie où le gros orteil dévie vers l’extérieur du pied en direction de l’orteil voisin, peut aussi être à l’origine de la déformation observée. La forme du pied joue aussi un rôle et les patients au pied « grec », qui présentent un second orteil plus long que le gros orteil, sont statistiquement plus souvent touchés que les autres.
Symptômes de l’orteil en griffe ou en marteau
La déformation des orteils affectés est le symptôme le plus évident de cette pathologie. La douleur ressentie lors de la marche par le patient, parfois très handicapante, et la formation de cors ou de callosités, font aussi partie des conséquences directes de cette pathologie.
Ces épaississements, qui se forment en réaction à des frottements excessifs, peuvent par ailleurs être des sites d’infections cutanées récurrentes.
A terme, l’existence d’orteils en griffe peut par ailleurs se traduire par de réelles difficultés de locomotion, quand il devient impossible de fléchir le pied qui perd alors sa fonction de propulsion naturelle.
Quel diagnostic ?
Examen clinique
Le diagnostic de l’orteil en griffe ou en marteau est avant tout clinique et se base sur les symptômes évoqués plus haut. Il doit être réalisé par un spécialiste, seul à même de poser un diagnostic précis et de prescrire les analyses d’imagerie médicale nécessaires pour le compléter.
Par ailleurs, dans la mesure où cette pathologie peut souvent être la répercussion d’autres affections, le praticien consulté examinera notamment la possibilité d’Hallux Valgus (découvrir le traitement de l’Hallux Valgus) ou de polyarthrite afin de proposer le traitement le plus adapté à chaque cas.
Examen(s) d’imagerie
La plupart du temps, les analyses d’imagerie médicale réalisées consistent en des clichés radiographiques qui permettent de quantifier plus précisément les atteintes osseuses.
Ces radios peuvent parfois s’accompagner d’examens complémentaires, par exemple une IRM pour vérifier l’état des tendons, des muscles ou des ligaments voisins.
Orteil en griffe ou en marteau : traitement
Traitement médical
Sauf cas extrêmes, il est toujours préférable d’entamer un traitement médical avant d’envisager une intervention chirurgicale. Il sera d’autant plus efficace si la pathologie est détectée et prise en charge de manière précoce. Ce traitement, préférable car conservateur, consiste principalement en la mise en place de dispositifs orthopédiques. Il peut notamment s’agir de chaussures adaptées, larges souples, complétées par des semelles orthopédiques et éventuellement des orthèses en silicone pour tenter de réduire partiellement et progressivement la déformation.
Souvent, les soins de pédicure réalisés par un podologue sont aussi source d’amélioration. Ils permettent en effet de faire disparaître les cors et les durillons douloureux.
Enfin, des séances de kinésithérapie peuvent aussi être proposées. Néanmoins, si au bout de 3 mois environ, malgré ces différentes mesures, la situation reste inchangée (douleur, handicap…) ou empire, il est alors nécessaire de planifier une intervention chirurgicale.
Traitement chirurgical
La chirurgie des orteils en griffe constitue le dernier recours, une fois que le traitement médical a été tenté et s’est révélé insuffisamment efficace. La durée de l’intervention, le mode d’anesthésie et les gestes opératoires dépendent des articulations touchées, du niveau d’évolution de la pathologie, du nombre d’orteils impactés etc. Dans la plupart des cas, une anesthésie loco-régionale est suffisante et il s’agit de chirurgie ambulatoire, sans hospitalisation pré ou post-opératoire.
Selon les patients, sur les bases de son diagnostic et des clichés réalisés, le Docteur Baudrier peut procéder au rabotage de certaines excroissances osseuses ou travailler sur les tendons, pour en modifier la longueur et rétablir des capacités de flexion / extension normales.
L’intervention peut aussi inclure des ostéotomies. Il s’agit alors pour le chirurgien de sectionner certaines pièces osseuses puis de les repositionner correctement avant de les fixer à l’aide de petites vis en titane et éventuellement de plaques minuscules. Parfois, le traitement chirurgical peut aussi consister à raccourcir les phalanges des orteils atteints ou à poser des broches interphalangiennes (arthrodèse). Les résultats de la chirurgie des orteils en griffe sont majoritairement remarquables.
Il s’agit néanmoins d’un acte chirurgical et il existe donc d’infimes risques de complications, comme une raideur résiduelle ou des problèmes de consolidation osseuse, qui peuvent parfois requérir une seconde opération.
De tels phénomènes restent cependant rarissimes et, dans la plupart des cas, le patient retrouve des orteils positionnés normalement, plus esthétiques, fonctionnels, et les douleurs disparaissent.