Hallux Valgus
L’Hallux Valgus est une déformation du gros orteil qui touche près de 10% de la population française. Dans de nombreux cas source de douleurs, cette pathologie peut entraîner des complications importantes si elle n’est pas prise en charge, en impactant notamment les autres orteils qui se déforment alors eux aussi.
Hallux valgus : définition
Désigné dans le langage populaire par le terme « oignon », l’Hallux Valgus est une déformation du pied. Plus précisément, c’est le gros orteil (« hallux » en latin) qui prend une position anormale, en déviant vers l’extérieur. Parallèlement, une bosse apparaît sur le bord interne de l’avant pied, à la base de l’orteil concerné.
C’est une pathologie souvent douloureuse lors de la marche ou du chaussage. Non soigné, l’Hallux Valgus peut par ailleurs entraîner des complications : déformation des autres orteils, infections, arthrose…
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Causes et facteurs de risque de l’Hallux Valgus
Environ 10% de la population française est atteinte par cette pathologie. L’âge joue un rôle certain dans son apparition puisque cette proportion augmente à 30% chez les personnes âgées.
Dans plus de 90% des cas, les sujets atteints sont des femmes, souvent ménopausées. Par ailleurs, l’aspect héréditaire de la maladie est prouvé (25% des cas) et la forme du pied joue aussi un rôle. Ainsi, les sujets au pied « égyptien » (gros orteil plus long que le second) sont plus susceptibles de développer cette pathologie.
Enfin, certaines maladies constituent des facteurs favorables à l’apparition d’un Hallux Valgus : polyarthrite rhumatoïde, souplesse excessive des ligaments (« hyperlaxité ») ou encore certaines maladies neuro-musculaires. Outre ces différents facteurs, certaines habitudes favorisent la formation d’un Hallux Valgus, notamment le port de chaussures à talons hauts ou à bout pointu.
Symptômes de l’Hallux Valgus
Les symptômes de l’Hallux Valgus sont simples à reconnaître. Le gros orteil présente une déviation vers l’extérieur, allant même parfois jusqu’à chevaucher le second.
Cela s’accompagne d’une déformation de l’articulation entre le gros orteil et l’os du pied immédiatement dans son alignement (premier métatarsien). Ainsi, l’articulation finit par former une bosse souvent extrêmement marquée sur le côté interne du pied.
Le développement de l’Hallus Valgus entraîne donc fréquemment l’apparition de rougeurs, d’inflammations ou d’infections au niveau de la zone où le frottement se fait avec la chaussure.
Hallux Valgus : quel diagnostic ?
Examen clinique
Le diagnostic clinique de l’Hallux Valgus est relativement simple à poser.
Il se fait au cabinet du médecin qui confirme la pathologie en observant les symptômes externes précédemment évoqués.
Examen(s) d’imagerie
Il est toujours nécessaire de compléter le diagnostic médical de l’Hallux Valgus par une radiographie. Celle-ci a pour but de quantifier précisément la déformation. Dans les cas les moins avancés, l’angle de déviation est inférieur à 20 ͦ.
Lorsqu’il est compris entre 20 et 40 ͦ on parle encore de pathologie modérée, même si l’emboîtement phalange-métatarse ne se fait plus correctement. Au-delà de 40 ͦ, l’Hallux Valgus est alors sévère, le gros orteil vient chevaucher son voisin ou se positionne en dessous.
L’installation de phénomènes arthritiques vient fréquemment aggraver la situation et, finalement, l’articulation finit par complètement perdre sa fonctionnalité.
Traitements de l’hallux valgus
Traitement médical
Il existe différents types de traitements médicaux, plus ou moins efficaces d’un patient à un autre et en fonction du degré de gravité de l’affection.
En premier lieu, certains dispositifs mécaniques, s’ils ne soignent pas l’Hallux Valgus, peuvent limiter les douleurs et ralentir l’évolution de cette pathologie. C’est notamment le cas d’un séparateur d’orteils, d’une orthèse pour tenir le gros orteil le plus droit possible, de chaussures thérapeutiques ou du port de semelles adaptées et fabriquées sur mesure pour corriger les points d’appui et la position des orteils.
Les soins de pédicure peuvent aussi apporter un confort momentané, notamment parce qu’ils permettent d’éliminer les cors et les durillons qui se forment. De même, massages et étirements ont fréquemment un effet temporairement bénéfique.
L’homéopathie et la mésothérapie constituent aussi des voies à explorer, sous contrôle médical. Pour soulager la douleur, ce sont néanmoins les anti-inflammatoires et les antalgiques qui sont le plus fréquemment utilisés.
Traitement chirurgical
Souvent, un traitement chirurgical s’avère finalement nécessaire pour traiter l’Hallux Valgus. C’est notamment le cas lorsque les traitements médicaux ne suffisent pas à soulager la douleur, quand la perte de fonctionnalité de l’articulation devient trop handicapante ou quand le risque de déformation des autres orteils est important. Les techniques chirurgicales de correction de l’Hallux Valgus sont nombreuses et le choix du mode opératoire dépend de chaque patient.
Il convient donc de faire appel à un chirurgien orthopédique qualifié et expérimenté qui saura choisir le traitement chirurgical le plus adapté pour un résultat optimal. Les interventions se font toujours sous anesthésie locale et nécessitent en moyenne 3 jours d’hospitalisation. Quelle que soit la méthode utilisée, le but de l’opération est toujours de réduire l’angle entre la première phalange du gros orteil et le métatarse. Au cours de la phase post-opératoire immédiate, pendant quelques jours, un œdème et une raideur sont souvent observés. La plupart des patients remarchent néanmoins très vite, même si le port de chaussures adaptées est nécessaire pendant plusieurs semaines.
La récupération totale du patient se fait généralement en 3 mois. Lorsque les deux pieds sont touchés, il est conseillé de les opérer l’un après l’autre, en respectant un intervalle de 6 mois à un an entre les deux interventions.
Les résultats du traitement chirurgical de l’Hallux Valgus sont fréquemment remarquables. Il convient néanmoins de respecter certaines règles pour éviter que la pathologie ne fasse à nouveau son apparition. Ainsi, pour minimiser le risque de récidive, le patient doit notamment surveiller sa charge pondérale et porter des chaussures souples, plates, confortables et suffisamment larges.
Questions / réponses Du Dr Baudrier sur l’opération de l’Hallux Valgus : lire la vidéo sur Youtube