Hallux Rigidus
L’arthrose du gros orteil est aussi appelée Hallux Rigidus et affecte le cartilage localisé entre la première phalange et le métatarse, dernier os du pied. Cette pathologie doit être détectée et prise en charge le plus tôt possible, au risque sinon de voir l’articulation se déformer pour aboutir à une situation réellement handicapante qui nécessite alors une intervention chirurgicale.
Hallux Rigidus : définition
Avec un taux d’occurrence élevé, l’arthrose est la pathologie articulaire la plus répandue. Elle consiste en une disparition progressive du cartilage initialement présent dans l’articulation entre deux os, ce qui engendre notamment des frottements inter-osseux douloureux. Plus spécifiquement, c’est au niveau de l’articulation entre la première phalange du gros orteil et le métatarse, localisé plus en arrière, que peut potentiellement se développer l’Hallux Rigidus (arthrose du gros orteil).
Des excroissances osseuses (« ostéophytes ») viennent alors se former et l’articulation se déforme puis s’enraidit progressivement, jusqu’à perdre sa fonctionnalité. Perte de mobilité de l’avant du pied et douleurs lors de la marche et du chaussage sont les conséquences classiques de cette affection si elle n’est pas détectée et prise en charge à temps.
Causes et facteurs de risque de l’Hallux Rigidus
L’Hallux Rigidus touche majoritairement les hommes et les origines de cette affection sont variables. La pratique d’une activité sportive impliquant des chocs répétés sur le gros orteil ou des contraintes mécaniques importantes en fait partie.
Football, danse classique, certains sports de combat et course à pied constituent donc des contextes à risque. Par ailleurs, les sujets ayant des pieds de type « égyptien », avec un gros orteil plus long que les autres, sont statistiquement plus souvent atteints, de même que ceux aux pieds plats.
L’âge est aussi un facteur important pour l’apparition des phénomènes arthritiques. Enfin, hérédité, surpoids, blessures mal soignées ou port de chaussures trop serrées, sont aussi des causes possibles de l’installation de cette pathologie.
Symptômes de l’Hallux Rigidus
L’un des principaux symptômes de l’Hallux Rigidus est la déformation visible de l’articulation impactée. L’apparition d’une bosse est fréquemment observée. Cette déformation articulaire s’accompagne de douleurs et d’un enraidissement progressif susceptible de déboucher finalement sur une perte de mobilité handicapante.
Par ailleurs, si l’Hallux Rigidus n’a presque jamais de répercussion sur les autres orteils, le sujet atteint a néanmoins tendance à « compenser » en marchant sur le côté externe du pied. Cette marche anormale peut, en plus des troubles liés à la pathologie initiale, engendrer des douleurs au niveau du membre inférieur et l’apparition de cors et de durillons.
Hallux Rigidus : quel diagnostic ?
Examen clinique
La première étape du diagnostic de l’Hallux Rigidus est purement clinique.
Le Dr Baudrier commence systématiquement par recueillir auprès du patient des renseignements sur les douleurs ressenties et les causes probables de la pathologie (sport, hérédité etc.).
Il se livre ensuite à un examen attentif de l’articulation entre la phalange et le métatarse, testant par ailleurs sa mobilité et estimant sa déformation.
Examen(s) d’imagerie
Une fois l’examen clinique effectué, certaines analyses par des techniques d’imagerie médicale doivent alors être réalisées, ceci afin de déterminer plus précisément le degré d’avancement de la pathologie.
L’analyse radiographique est systématique et peut éventuellement être complétée par une IRM, un scanner ou une scintigraphie.
C’est sur la base de l’ensemble de ces résultats que le médecin peut alors déterminer le traitement le plus adapté à chaque patient.
Traitements de l’Hallux Rigidus
Traitement médical
En premier lieu, pour soulager la douleur, des antalgiques et des anti-inflammatoires peuvent être prescrits. Eventuellement, des injections de cortisone peuvent aussi être réalisées au niveau de l’articulation afin de traiter le mal à sa source.
Par ailleurs, le chaussage doit être adapté, en suivant les conseils d’un spécialiste qui saura conseiller des chaussures et des semelles adaptées. Enfin, les activités constituant des facteurs aggravants, notamment sportives, doivent définitivement être évitées en leur préférant des sports plus doux comme la natation.
Fréquemment, ces différentes mesures permettent de stopper l’évolution négative de l’Hallux Rigidus. Quand cela n’est pas le cas, il peut alors devenir nécessaire d’avoir recours à une intervention chirurgicale.
Traitement chirurgical
La chirurgie pour le traitement de l’Hallux Rigidus est le dernier recours. Une détection et une prise en charge précoces doivent normalement permettre d’éviter une telle opération. Néanmoins, quand celle-ci s’avère indispensable, elle peut être réalisée de différentes façons, en fonction du degré d’avancement de la pathologie notamment.
Il peut s’agir de venir raboter certaines excroissances ou de sectionner des pièces osseuses pour les remettre en place (ostéosynthèse). Le praticien peut aussi décider de bloquer définitivement l’articulation concernée (arthrodèse). Contrairement à une idée reçue, cette méthode n’est pas handicapante et permet au patient de retrouver une marche normale. La pose d’une prothèse venant remplacer l’articulation est aussi possible en théorie, même si c’est une solution plus rarement pratiquée.
La durée de l’intervention dépend du mode opératoire choisi et elle est réalisée sous anesthésie locale ou générale en fonction de son ampleur. Dès le lendemain de l’opération, la plupart des patients peuvent déjà marcher en utilisant des chaussures adaptées à utiliser pendant 6 semaines environ.
Le suivi post-opératoire est primordial. Il permet notamment de réaliser des bilans radiographiques, de mesurer les progrès réalisés et d’adapter le traitement médicamenteux. Certaines formes d’opérations peuvent par ailleurs nécessiter une rééducation avec l’aide d’un kinésithérapeute.
La durée de l’arrêt de travail dépend du type d’intervention et varie généralement de 3 semaines à un mois ½. Enfin, la reprise de la conduite ou des activités sportives doit se faire de manière progressive et toujours après avis médical.
Les résultats de la chirurgie de l’Hallux Rigidus sont généralement très satisfaisants mais le patient doit néanmoins observer certaines règles. Il s’agit notamment d’éviter le surpoids et de porter des chaussures adaptées, confortables, préférablement sans talon et suffisamment larges.