Tendinopathie des fibulaires
Certaines pathologies de la cheville ne sont pas toujours bien connues du grand public, alors qu’elles sont très répandues.
C’est le cas de la tendinopathie des fibulaires, présente chez de nombreuses personnes.
Mais peu sont capables de nommer cette pathologie qui touche les tendons du même nom.
En quoi consiste-t-elle ? Quels sont les risques de la développer et comment la traite-t-on ?
Tendinopathie des fibulaires : définition
La tendinopathie des fibulaires est une pathologie qui affecte les tendons fibulaires, qu’on appelle aussi tendons péroniers.
Ce sont deux tendons qui longent la face externe de la cheville en passant derrière la malléole latérale, à travers une structure osseuse connue sous le nom de gouttière rétro- malléolaire.
Le premier tendon, appelé fibulaire long, finit son parcours en s’insérant dans le premier métatarse. Alors que le deuxième, appelé fibulaire court, vient se fixer sur le cinquième métatarse.
Cette configuration fait qu’ils sont les stabilisateurs dynamiques de la cheville. Ils jouent un rôle majeur dans la plupart de ses mouvements : éversion, flexion plantaire, marche, saut, course etc.
A cause de leur rôle, les tendons fibulaires sont soumis à des contraintes mécaniques et des tractions permanentes.
Cela les rend plus sensibles à la fatigue et, par conséquent, à un risque d’inflammation plus élevé.
Lorsque cette dernière se déclare, on se retrouve devant une tendinopathie des fibulaires.
Il s’agit d’une inflammation qui provoque de vives douleurs chez les sujets concernés au moindre mouvement du pied, et même parfois au repos.
Une fois déclarée, la tendinopathie des fibulaires est très handicapante et gêne les sujets dans toute leur mobilité.
En l’absence de prise en charge thérapeutique, la pathologie est susceptible de conduire à une rupture complète des tendons.
Causes et facteurs de risque de la tendinopathie des fibulaires
La tendinopathie des fibulaires est causée par plusieurs facteurs.
L’un des premiers est la sollicitation permanente, mais aussi les microtraumatismes répétés lors de la pratique de certains sports.
Parmi eux, on peut citer la course à pied, le marathon, le basketball, le volleyball (à cause des sauts en hauteur) ou encore la danse (étirement en extension des pieds),
Les autres facteurs favorisant le développement d’une tendinopathie des fibulaires sont :
Symptômes d’une tendinopathie des fibulaires
Les premiers symptômes de la tendinopathie des fibulaires sont des douleurs et une sensibilité accrue à l’arrière du pied et de la cheville.
Les douleurs s’intensifient avec l’activité (flexion plantaire, éversion, flexion dorsale etc.) et s’atténuent au repos. Elles ont aussi tendance à irradier en direction du genou.
Les signes physiques des symptômes sont : un gonflement, une sensation d’instabilité de la cheville ou de ressauts (blocages intermittents) des tendons.
Les personnes touchées par la tendinopathie des fibulaires ont également une tendance à boiter et une prédisposition à faire des entorses.
Avec le temps, ces symptômes ont tendance à s’aggraver.
Quel est le diagnostic ?
Examen clinique
Le premier réflexe du médecin pour diagnostiquer la tendinopathie est de procéder à une palpation des tendons péroniers, ce qui lui permettra de localiser les douleurs.
Si ces dernières sont latérales, la suspicion d’une tendinopathie sera très élevée. En plus des douleurs latérales, le médecin constate souvent la présence d’un œdème.
Examen(s) d’imagerie
Les examens d’imageries médicales commencent généralement par une radiographie conventionnelle.
Les clichés des tendons sont pris “en charge”. C’est-à-dire que le patient se tient debout et exerce le poids de son corps sur la cheville souffrante.
Pour obtenir un bilan précis des structures osseuses, il sera fait appel au scanner.
L’échographie et l’IRM viendront ensuite apporter des précisions sur l’étendue de la pathologie et la présence ou non de fissures dans les tendons.
Comment traite-t-on la tendinopathie des fibulaires ?
Traitement médical
Les précautions à prendre en traitement non chirurgical comprennent aussi des mesures préventives.
Les recommandations prodiguées par les médecins sont les suivantes :
- Le port d’orthèses plantaires. Elles sont destinées à améliorer la position du pied, à réduire la tension sur les muscles et à augmenter la stabilité autour de la cheville.
- Le port de chaussures avec des semelles plus structurées et plus fermes, qui limitent les traumatismes sur terrains inégaux.
- La pratique d’exercices réguliers de renforcement et d’étirement des tendons aidera à réduire les contraintes qui s’exercent sur eux.
- La prise d’analgésiques et d’anti-inflammatoires va aider à atténuer les douleurs.
Toutes les mesures citées ci-haut sont efficaces et aident souvent à réduire les douleurs et à faciliter la mobilité des personnes touchées.
Mais elles ne contribuent pas toujours à guérir la pathologie. Si rien n’est fait, les gênes à la mobilité deviennent de plus en plus marquées et conduisent à une perte de fonction et d’autonomie des patient(e)s.
Face au cas où le traitement non chirurgical ne donne rien, le traitement chirurgical devient nécessaire pour retrouver les fonctions motrices.
Traitement chirurgical
Il consiste à réparer ou à retirer les parties abîmées des tendons péroniers.
La technique chirurgicale appliquée par le chirurgien dépendra de l’étendue de la pathologie et de la difficulté de l’opération à effectuer.
Le Dr Nicolas Baudrier peut également être amené à effectuer un nettoyage des tendons, sous arthroscopie (avec une caméra miniature) ou à ciel ouvert.
Après une intervention chirurgicale, le cheville est en général immobilisée pendant près de 6 semaines avec une botte de marche.
Pendant la phase de reprise des activités, notamment sportives, il est conseillé de procéder graduellement.
Pour les coureurs, il est recommandé d’éviter les terrains irréguliers et de privilégier les surfaces planes et de préférence meubles (c’est-à-dire molles).
De manière générale, il est conseillé d’éviter la pratique d’activités (sportives ou domestiques) susceptibles de raviver les symptômes de la maladie.