Fracture de la cheville
Tous les amateurs de football d’un certain âge connaissent l’image du légendaire joueur allemand Franz Beckenbauer, jouant la demi-finale de la Coupe du monde 1970 avec une épaule immobilisée et en bandoulière.
S’il s’était agi de sa cheville, il n’aurait même pas pu se tenir debout sur le bord du terrain.
Cette analogie footballistique un peu facile illustre l’importance majeure de l’articulation de la cheville dans l’autonomie et la mobilité d’une personne.
On comprend donc pourquoi une fracture de la cheville demande une prise en charge rapide et efficace.
Qu’est-ce qu’une fracture de la cheville ?
Définition
La fracture de la cheville est un traumatisme subi par un ou plusieurs ses os, qui se retrouvent brisés pour l’occasion.
Elle donne toujours lieu à une douleur vive et invalidante.
Les os impliqués dans une fracture de la cheville sont le talus (aussi appelé astragale) et les deux os de la jambe, qui sont le péroné et le tibia.
Cet ensemble osseux est stabilisé par l’emboitement du talus dans la pince bimalléolaire (composée de la malléole médiale et de la malléole latérale).
Les différents types de fractures de la cheville.
A cause de cet assemblage d’os, on distingue plusieurs types de fractures de la cheville :
- La fracture de la malléole latérale. C’est la fracture la plus courante. Elle survient lorsque la malléole latérale est cassée. Il s’agit d’un petit élément osseux situé en dessous du péroné et qui forme la bosse noueuse à l’extérieur de la cheville.
- La fracture bimalléolaire de la cheville. Dans cette configuration, la fracture concerne la malléole latérale et la malléole médiale, qu’on retrouve cette fois à l’intérieur de la cheville et en dessous du tibia.
- La fracture trimalléolaire de la cheville. Elle implique les trois côtés de la cheville : la malléole médiale, la malléole latérale et la malléole distale (partie inférieure et postérieure du tibia).
- La fracture du Pilon (partie centrale du tibia inférieur). C’est la fracture du “toit” porteur de la cheville (qu’on peut aussi qualifier de fracture du cou-de-pied). Elle survient généralement après un traumatisme dû à une chute de hauteur par exemple.
Les fractures du pilon tibial sont souvent complexes et impliquent plusieurs fragments osseux. Les lésions cartilagineuses qui en résultent sont les plus susceptibles d’évoluer vers une arthrose.
Les causes et facteurs à risque d’une fracture de la cheville
Les fractures de la cheville ont souvent une origine traumatique. On peut aussi les classer selon les causes de la lésion. C’est ainsi qu’on distingue :
Les fractures traumatiques
Elles se caractérisent par :
- Une torsion extrême de la cheville, qui tourne sur elle-même pendant une activité physique (marche ou course à pied).
- Un impact avec un choc de force élevée : chute, mauvaise réception après un saut, collision contre un objet massif et solide etc.
- Des sollicitations répétées de la cheville sur un long laps de temps.
Les fractures de stress (ou de fatigue)
Elle survient généralement lorsqu’une personne commence une nouvelle activité avec un impact important sur le pied. Il peut s’agir de la randonnée, de la course à pied ou des sports de plein air.
La fatigue musculaire qui en découle est souvent source de la fracture de stress.
Les autres causes de fracture de la cheville
Certaines personnes âgées peuvent être sujettes à l’ostéoporose. Il s’agit d’une déminéralisation des os qui les rend moins denses et donc plus exposés au risque de fracture.
Les patient(e)s âgé(e)s ou ceux qui souffrent de tumeurs osseuses au tibia présentent également un risque plus élevé de subir une fracture de la cheville.
Symptômes d’une fracture de la cheville
Les symptômes les plus communs d’une fracture de cheville sont la douleur et un gonflement (oedème). Ils peuvent se manifester uniquement dans la région de la cheville ou se propager vers le pied et le genou.
Lorsque la fracture est dans sa phase la plus aiguë, le gonflement est ostensible et les douleurs très intenses. La zone fracturée reste rouge et sensible au toucher. Tous ces signaux révèlent la présence d’une inflammation.
Les lésions cutanées sont possibles au point d’entraîner une exposition de l’os (fracture ouverte) et un risque accru d’infection.
La douleur s’atténue lorsque le sujet est au repos, mais elle reprend des plus belles lorsqu’il se remet en mouvement. Il lui est quasiment impossible de marcher ou de se tenir simplement debout.
Fracture de la cheville : quel diagnostic ?
La personne qui consulte pour une instabilité de la cheville se voit en général prescrire un traitement adapté.
Celui-ci peut aller d’une simple immobilisation de la cheville (pour une cicatrisation naturelle) à une intervention chirurgicale (ligamentoplastie).
Examen clinique
Le diagnostic d’une fracture de cheville est rapide à établir. En effet, il suffit au médecin d’observer la déformation de la cheville pour émettre ses premières hypothèses.
L’intensité des douleurs et l’impossibilité pour le sujet de poser le pied au sol sont autant d’indices qui vont aider le médecin à conforter son diagnostic.
Le Dr Nicolas Baudrier va aussi procéder à quelques palpations de la cheville pour tenter d’estimer s’il s’agit d’une fracture malléolaire, bimalléolaire ou autre.
Examen(s) d’imagerie
La radiographie est l’examen de référence de la fracture de la cheville.
Les différents clichés permettent d’évaluer le degré de sévérité de la fracture.
Avec la radiographie, il sera aussi possible de déterminer la présence ou non d’un os cassé, par opposition aux lésions propres aux tissus mous, comme une entorse.
En effet, les entorses et les fractures de la cheville présentent parfois des symptômes similaires, que seuls les examens par imagerie peuvent distinguer.
Traitement de la fracture de la cheville
Traitement médical
Lorsqu’elle est stable et ne présente pas de déplacement d’os, la fracture de la cheville peut être traitée médicalement.
Le traitement est orthopédique et consiste à plâtrer la cheville pendant 1 à 2 mois, le temps qu’elle se rétablisse.
Pendant toute cette période, il est interdit au patient de prendre appui sur le pied plâtré.
Dès que le plâtre est retiré, le patient se voit prescrire des séances de rééducation pour l’aider à retrouver la mobilité de sa cheville.
Traitement chirurgical
L’intervention chirurgicale la plus répandue pour traiter une fracture de la cheville est l’ostéosynthèse.
Elle est pratiquée sous anesthésie générale et fait appel à des techniques chirurgicales différentes selon les gestes médicaux à poser.